Madame Ndongo

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C'est à peine vêtu d'un short hawaïen et d'un démembré laissant découvrir mon torse et mes bras bodybuildés, que je quitte discrètement l'immeuble, craignant que des agents du notaire Ambassa ne soient embusqués.
Je ne peux me rendre à la banque pour retirer de l'argent, ils ont pris ma carte de crédit. Je n'ai ni argent ni papier, que faire pour m'échapper de ce gouffre ?

C'est alors que je me rappelle que j'ai toujours Bella, en liberté et ignorante de toute l'histoire. Elle habite certes à plusieurs kilomètres d'ici, dans un quartier nommé Beritown, et je ne l'ai pas informé de mon arrivée, mais c'est la seule personne à qui je peux me fier présentement.
Je m'engage alors dans un jogging improvisé, claquette aux pieds et vêtements légers sur le corps.

Au bout d'une cinquantaine de minutes, nous sommes enfin devant le domicile des parents de Bella, elle est notamment fille unique. Les passants me lorgnent Avec intrigue, comme une bête sauvage en pleine citadelle. Normal, après ce parcours du combattant à travers les dédales de la ville, je suis littéralement trempé de sueur et j'ai perdu une bonne partie de mon élégance.. Je sonne donc sur l'interrupteur en face de moi, appréhendant un peu la réaction de Bella lorsqu'elle me verra.
À ma plus grande surprise, lorsque l'imposant portillon s'ouvre, c'est la matronne de la maison qui se dresse devant moi, madame Ndongo (mère de Bella) :

"--Bonjour, mon fils. Cela fait belle lurette.. Tu as disparu de la circulation.
  --Bonjour, tata. Je pensais que tu avais été informé de mon voyage. Toutes mes excuses.
-- Mais ça c'est bien ça ! J'espère donc que tu nous rapportes de bons diplômes.
-- Bien évidemment, tata.
-- Orlalahh, comme je suis contente !
Si ce n'était la sueur dégoulinant partout sur tes vêtements, je te ferais un très chaleureux câlin.
-- Quel dommage ! (je m'exclame)
C'est qu'une raison des plus urgentes m'amène ici tata. Je dois urgemment rencontrer Bella.
-- Ton amie est allée au marché, mais elle sera bientôt rentrée. En attendant son retour, je peux t'offrir ce savoureux cake au chocolat que j'ai concocté hier avec un jus de fruit, fait maison.
-- Miam miam, j'accepte volontier l'invitation !
-- bien, entres donc. "

Je pénètre, dans le domaine parsemé de jardins paradisiaques. Je m'installe dans la cour, savourant l'air frais et attendant mon apéritif. Me reposer un peu me permettra de mieux réfléchir. Ainsi, lorsque Bella viendra, j'aurai toutes les idées en place.

Quelques minutes plus tard, la gentille
madame Ndongo revient vers moi, chargée d'un large plateau sur les mains. Les bonnes odeurs se rapprochent encore plus ardemment, j'ai presque la salive au bout des lèvres.. Cette femme m'a toujours apprécié. Je pense qu'elle me considère comme le gendre adéquat, jeune, cultivé, ambitieux, fortuné et j'en passe..
"-- Installes toi confortablement, Ankh. Si tu m'avais informé à l'avance, je t'aurais préparé ces croissants que tu affectionnais tant à l'époque. (me dit-elle, esquissant un sourire).
-- ce délicieux gâteau devant moi, comble largement ma gourmandise tata, merci.
--De rien, mon bébé. "

Rien ne vaut la légendaire hospitalité des mamans africaines, je ne peux qu'en profiter. Je savoure donc mon plat, attendant patiemment le retour de la belle.

Une demie heure passée.

" Piiiiiiiiip Piiiiiiiiip piiiiiiip "
Je suis tiré de mon ataraxie par le claxon d'un véhicule. C'est certainement Bella, qui rentre du marché. Le portail s'ouvre, et une grosse cilyndrée dernier cri de couleur noire rentre dans la concession. Je vois alors descendre un homme vêtu d'un costume classique descendre en trompe du véhicule, il me semble que c'est le chauffeur.
Il rentre dans la maison au pas de course : je suis interloqué, j'avoue.

Moins de cinq minutes après, madame Ndongo vient vers moi. Ses yeux sont tout rougis, elle semble affolée. Elle porte son sac à main :
"-- Mon fils, le chauffeur vient de m'apprendre que des malfaiteurs ont embarqué ton amie, alors qu'elle venait à la voiture, à la sortie du marché...
-- Quoi ? Comment ?
-- Mon Dieu. Par où je vais commencer ? Mon seul enfant ! Je vais dire quoi à son père ?
-- Tata, essayes de te calmer. Nous allons trouver une solution...
-- Mais par où commencer ? Nous ne savons même pas qui sont ces truants..
-- Tata..
--oui ?
-- Je crois savoir qui sont ces...
-- ah bon ? Ne me dis pas que tu es lié à des bandits ? Ankh.
-- Non, pas du tout. C'est une histoire beaucoup plus complexe. Permets moi de t'exposer la situation et de te proposer mon plan.
-- Hum.
-- S'il te plaît, tata. Fais moi confiance.
-- allons donc à l'intérieur, j'espère que tu auras de bonnes explications à me fournir.
-- oui, tata ".

Nous nous dirigeons à l'intérieur de la maison, perturbés par l'inquiétude.
Une fois installés dans le salon, je m'attele à narrer les faits à madame Ndongo, m'assurant de n'oublier aucun détail, ou presque, mdr.

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