Enfer ↬ ᵂᵒⁿᴷʸᵘⁿ

⛧ 𝟑 ⛧

     

🔥

    

      

Une fois mon repas terminé, je me retrouve perdu, à angoisser seul sur mon tabouret.

     

Il m'a congédié dans la cuisine, j'imagine que c'était une façon détournée de me donner l'occasion de me nourrir, mais maintenant, est-ce que je peux y retourner ?

     

Va-t-il venir ?

     

Non, je dois débarrasser.

   

    

_ Vous avez terminé, Prince ? demandé-je, en arrivant à ses côtés.

     

La tête appuyée contre la paume de sa main, soutenue par son coude, il garde les yeux clos en hochant une fois la tête.

J'enlève les assiettes et couverts, et rapporte le tout en cuisine, avant de revenir rapidement, après avoir remercié et salué la cuisinière.

     

Il se lève avant même que je ne sois à ses côtés, et rejoint d'un pas calme et nonchalant sa chambre.

    

Les doigts jouant ensemble, je l'observe se déshabiller, debout devant la porte d'entrée à peine fermée.

Totalement nu, il ouvre l'une des nombreuses paires de rideaux rouges, et ouvre ensuite la porte-fenêtre donnant sur l'extérieur.

     

Entre-temps, je ramasse ses vêtements jonchant le sol, et les déposes sur une petite table près de l'entrée.

     

J'imagine qu'il y a un service de nettoyage quelque part dans le château. Il faudra que je demande à Boyoung.

    

Le rejoignant sur ce que j'imagine être le balcon, je me retrouve tétanisé devant la vue qui s'offre à moi.

      

L'air est suffocant, le ciel est d'un oppressant rouge sombre.

Des hectares de montagne s'étendent au loin.

Un peu plus près se trouvent des dizaines de kilomètres de terre vide et désolée, et puis à la gauche de l'immense bâtisse qui nous abrite, une mer d'être humain entassé les uns sur les autres, se débattant en quête de je ne sais quoi.

Ils sont bien trop loin pour que je puisse les voir en détail, mais cette simple vision suffit à me donner des hauts le coeur.

Mon repas de cette fin de journée menace de repartir d'où il est venu, et tout en respirant de manière saccadée, je me retourne et m'appuie contre la rambarde de fer.

    

Cette vision ne veut pas s'enlever de mon esprit.

    

     

Seigneur, tout ça est si épouvantable.

    

L'air étouffant me fait tourner la tête, je ne me sens vraiment pas bien.