PROLOGUE

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Le chant de la mer résonnait dans les oreilles dun jeune homme. Il ouvrit les yeux. L'eau salée effleurait le bout de ses pieds et le souffle du vent balayait ses cheveux.

Il se releva, couvert d'un sable dorée sur tout le corps. Il souleva ses jambes pour rejoindre le rivage mais ses pieds ne bougèrent pas. Le jeune homme baissa alors les yeux et découvrit ses deux pieds enfouis, profondément, dans la terre. Ils y étaient attachés, comme s'ils faisaient désormais partis du sol.

Il releva la tête. Le chant de l'eau s'était suspendu et avait laissé place au bruit des pas d'étudiants qui couraient dans les couloirs bondés d'un lycée. La cloche venait de sonner le début des cours. Il était sept heures quarante-deux. Aucune horloge ne l'indiquait, et les cours ne commençaient habituellement qu'à huit heure pile, mais le jeune homme le savait, il était sept heures quarante-deux exactement.

Il avait son sac de cours qui pendait à son épaule droite, et des livres d'astronomie sous le bras gauche. Il n'avait jamais étudié cette matière, pourtant la couverture du livre indiquait bien l'étude des astres.

Un homme plus âgé se dressa devant le plus jeune. Cet homme n'avait pas de visage. Mais c'était Monsieur Hangwu, le proviseur, on pouvait nettement reconnaître sa voix rocailleuse. Il hurlait au garçon de se dépêcher de rejoindre sa salle avant qu'il ne se fasse encore une fois réprimander. Il partit en bousculant l'élève qui sous cette action, fit tomber tous ces livres. Le sol était recouvert, cette fois-ci d'un carrelage si blanc qu'il rendrait toute personne qui le regarde trop longtemps aveugle.

Le jeune s'abaissa pour récupérer ses manuels. Ses pieds étaient désormais libérés et vêtus d'une paire de basket d'une marque qu'il n'aurait jamais pu se permettre d'acheter en temps normal. Il recueillit les manuels dans ses mains. Il y en avait trois, tous identiques : trois manuels d'histoire de l'art.

« Ce nétaient pas des livres d'astronomie tout-à-l'heure ? »

Il en feuilleta quelques pages. Elles étaient toutes couvertes de noir. On n'y voyait rien d'autre que la couleur noire, étalée sur des centaines et des centaines de pages. Le jeune homme fronça les sourcils et focalisa son attention sur ses mains. Les livres qu'il venait de ramasser avait étrangement disparu de son champs de vision. Ses mains avaient une forme et une texture tout à fait anormale. Comme si elles étaient dans l'eau, des vagues se formaient au-dessus de ses paumes. Il posa son index droit au milieu de la paume de sa main gauche. Le doigt passa au travers.

« Impossible. »

Le jeune homme ouvrit les yeux.

LUCID DREAM || taekookWhere stories live. Discover now