I : Restée sans voix

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Les yeux rivés vers le ciel, le monde semble si clair et léger qu'il m'en devient impossible d'oublier la superficialité dans laquelle l'envers de cet espace est submergé. Il n'est après tout que le reflet d'un univers qui lui demeure sombre et pesant, détenteur de tous les maux désireux de s'échapper.
Mais le sol les en empêche.

Ils sont prisonniers d'un engrenage interminable qu'ils finissent par accepter vainement.
J'envie la liberté de ces nuages plus imposants que quiconque et de la vaste étendue bleutée d'un monde aussi proche qu'éloigné du nôtre.

Le vide sépare l'Homme du Ciel. Un vide discernable sans pour autant être palpable. Ce vide qui aspire à s'établir comme barrière ne fait que me rapprocher de ce paradis céleste.
Puisque le vide n'attire que le vide et que seuls deux essences identiques s'appellent mutuellement, j'arrive à entendre ce monde qui m'appelle.

L'entendre certes mais lui répondre reste impossible.
Comme mutilé par le Temps et l'Espace, mon coeur brûle d'impatience et se voit rongé par l'impuissance.

Les mots n'existent plus. 

Les pensées parlent. 

Et l'Âme revit.

Further Than Earth, Closer to HomeWhere stories live. Discover now