VIII : Un soir de pleine Lune

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La nuit dernière, j'ai observé la Lune.
Ce soir-là, elle était plus proche de moi que d'habitude, et plus majestueuse encore. Elle brillait de mille feux alors que le Soleil venait tout juste de quitter les cieux. Aucune lumière environnante ne parvenait à lui voler sa place. C'était elle, et personne d'autre. J'ai attendu patiemment son arrivée tout comme son départ. Éveillée du début à la fin, j'ai pensé. Enormément, voire trop.
Face à un spectacle aussi magistral que silencieux, on ne peut que se laisser divaguer vers nos pensées les plus intimes, les plus profondes. Celles qui nous définissent et qui nous font réfléchir.
Ce soir-là, j'ai vu ma vie défiler devant mes yeux. Certes, je n'ai pas été confrontée à la mort, mais les symptômes y ressemblent. Mes multiples réflexions s'enchaînaient à une vitesse phénoménale, à tel point qu'il m'était devenu quasi impossible d'y mettre fin. J'étais complètement noyée au coeur du passé. Mes actes d'autrefois m'étaient présentés de manière chronologique, tel un film en noir et blanc. En me replongeant en arrière, je commençais à devenir terrifiée à l'idée d'affronter l'avenir dans de telles conditions.
Rien n'était fixé ou établi. Me projeter me paraissait bien plus compliqué que cela en avait l'air. J'étais tout simplement confuse.
Au fil des secondes, je voyais le ciel s'assombrir et l'air se rafraîchir. Il se faisait tard et je ne pouvais partir de sitôt : la Lune était bien trop belle. De plus, je savais qu'elle entendait chacune de mes craintes et incertitudes.
Ce soir-là, j'ai senti que je n'étais plus seule.

Further Than Earth, Closer to HomeWhere stories live. Discover now