☾Chapitre 03 - Un intriguant cauchemar ☾

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            Ses paupières bougeaient au rythme effréné de son rêve. Sa tête se balançait de gauche à droite sur son oreiller. Elle tentait d'échapper à ces rêves, ces cauchemars qui la tourmentaient. Ses doigts agrippèrent les draps sur sa droite, dans une tentative désespérée de se raccrocher à quelque chose, au monde réel. Elle était en nage. Ses vêtements lui collaient au corps comme une deuxième peau, ses cheveux étaient aussi trempés que si elle les avait lavés. Ses draps étaient à moitié par terre, témoins de l'agitation qui l'avait gagnée cette nuit-là.

Les ténèbres l'entouraient. Sous ses pieds se dressait un vide sans fond. Une brume épaisse l'empêchait de voir à plus de dix mètres devant elle. Aux nombreux arbres qui l'entouraient, elle devina qu'elle se trouvait dans une forêt. Les troncs des chênes qui se dressaient majestueusement au-dessus de sa tête étaient tellement large qu'elle n'était pas sûre de pouvoir refermer ses bras autour. Il devait certainement s'agir de chênes centenaires. Bien qu'elle admire ces arbres en temps normal, à l'heure actuelle, ils ne faisaient que l'effrayer. Leurs branches noueuses se tendaient au-dessus de sa tête et leur feuillage l'empêchait de voir un quelconque petit animal, qui pourrait s'y loger. Leur hauteur les rendait encore plus imposants et intimidants.

Lentement, elle recula d'un pas. Son pied cogna contre une branche sèche, tombée sur le sol de la forêt, qui venait de se recouvrir de feuilles mortes. Le vide n'était plus sous ses pieds, c'était déjà ça. Néanmoins, ce changement soudain d'environnement la déboussolait. Où était-elle ? Comment était-elle arrivée ici ? Elle se souvenait s'être endormie, après avoir terminé son repas en compagnie de sa tante. Tout ceci ne devait donc être qu'un rêve. Oui, un terrible rêve duquel elle se réveillerait bientôt.

Elle ferma les yeux, dans l'espoir de se réveiller dans son lit lorsqu'elle les rouvrirait. Elle inspira et expira longuement, tentant de calmer les battements effrénés de son cœur. Lentement, elle rouvrit ses paupières. Et sentit un profond sentiment de défaite et de désespoir l'envahir. Elle était toujours dans cette maudite forêt, sans aucun repère. Il fallait qu'elle parvienne à sortir de là. Le plus tôt serait le mieux, à un juger par le profond sentiment de mal-être qui la tenaillait. Elle se sentait oppressée. Epiée. Comme lorsqu'elle avait fui ces étranges ombres, une semaine plus tôt, dans la rue de sa ville natale.

Un long frisson parcourut son dos, descendant tout le long de sa colonne vertébrale. Elle croisa ses bras sur sa poitrine et frotta ses bras fins, tentant de se réchauffer. Elle était gelée. Des panaches de fumée blanches s'élevaient dans l'air, juste devant son visage. Pourtant, ils étaient en plein mois de juin. Elle ne devrait pas avoir froid comme cela. A moins qu'elle se trouve ailleurs que sur Terre... Ce qui était complètement insensé. Où pourrait-elle se trouver d'autre ? De plus, ce n'était qu'un mauvais rêve. Elle se répétait ces paroles en boucle dans son esprit, pour éviter de laisser place à un pesant sentiment de terreur, qui lui ferait perdre toute lucidité.

Un bruissement de feuilles se fit soudain entendre sur sa droite. Elle sursauta, se tourna vers la source du bruit, et tendit l'oreille. Un silence de mort régnait dans la forêt. Pourtant, au milieu de ce calme absolu, elle discerna le bruit d'une respiration régulière. Détournant quelques instants les yeux du taillis duquel elle provenait, Sara brisa facilement la branche sèche sur laquelle elle avait trébuché, quelques instants plus tôt. L'écorche rugueuse gratta contre la peau douce et fine de la paume de sa main. Sa branche à la main, elle se retourna, et manqua tomber à la renverse.

Les yeux écarquillés par la surprise et la peur, elle recula d'un pas en voyant la créature qui lui faisait face, à moins de dix mètres de sa position. Elle ne savait pas comment réagir face au magnifique loup gris qui l'observait depuis quelques secondes. Devait-elle l'effrayer ? Partir en courant ? Si elle optait pour cette deuxième option, elle était presque sûre de se faire rattraper... Pour ne pas dire certaine. Les loups étaient réputés pour leur excellente endurance. Ils pouvaient courir durant des jours entiers sans se fatiguer afin d'épuiser leur proie, qu'ils finissaient par rattraper. Cependant, cette manœuvre se faisait toujours en meute. Ainsi, lors de leur partie de chasse, les loups d'une même meute pouvaient se relayer dès qu'ils sentaient qu'ils commençaient à fatiguer.

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⏰ Last updated: Aug 02, 2020 ⏰

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Dreamcatcher [Tome 1]Where stories live. Discover now