Les mots qu'on ne dira jamais

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CHAPITRE III- FIN

Juvia n'était plus réapparue. Il n'essaya pas de la chercher. Elle était partie; il attendrait patiemment qu'elle revienne. Plusieurs fois, il avait été tenté de l'appeler, de lui expliquer. Mais il s'était ravisé. De lui expliquer quoi ? De lui expliquer rien voilà tout. On se retrouvera pensait-il, comme à chaque fois. Il l'oublia temporairement. Il ne rappela pas une seule des passagères qu'il avait rencontré. L'envie s'était évaporée, de la même façon que la femme.

Le vinyle qu'il avait acheté au Music Store il y a quelques mois tournait en rond dans le tourne-disque. L'air s'était refroidi depuis, et il connaissait parfaitement chaque notes jouées par les instruments à vents. C'était presque la fin de l'automne et le vent glacial annonçait le début de l'hiver. Il s'en réjouissait. La sonnerie agressive de son téléphone prit le dessus sur la mélodie classique. Grey décrocha et s'installa sur son balcon, le nez rivé sur la rue où quelques passants s'activaient. Il était vingt heures et le numéro était inconnu.

– Grey Fullbuster c'est bien ça ? Désolé de vous déranger.. je sais que vous connaissez Juvia. Elle a disparu depuis quelques semaines. Vous..avez été en contact avec elle récemment ?

La voix de l'homme au bout du fil lui était inconnue mais le simple fait qu'il soit un homme lui indiqua son comportement par rapport à Juvia, un passager sûrement. Peut-être le même que lui.

– Qui êtes-vous ? Demanda-t-il pour connaître son nom.

Il entendit des voix étouffées et un grincement de porte aiguë avant que la voix grave ne lui réponde, plus audible.

– Leon Vastia, je fréquentais Juvia. Répondit l'homme.

Grey devina. L'homme du Music Store, celui que Juvia aimait. Enfin il le croyait. C'était étrange de discuter avec une personne qui fréquentait Juvia. Grey laissa passer quelques secondes silencieuses avant de répondre honnêtement.

– Vous ne la reverrez pas. Moi non plus. Elle est comme ça Juvia. Elle disparaît pendant un temps puis parfois, elle revient. Comme le mauvais temps.

Un silence s'installa au bout du fil après sa déclaration. Grey entendait seulement la respiration lourde de Leon Vastia à travers.

– Ah. D'accord. J'aurais dû m'en douter je pensais que...tant pis.

L'homme était désarmé et désorienté. Grey comprenait.

– Un dernier conseil Monsieur Vastia... n'essayez pas de la chercher. Elle déteste se faire suivre et puis.. vous ne la trouverez pas.

Le voilà qu'il conseillait un homme que Juvia avait achevé. Il le prévenait, qu'il se protège le pauvre. L'amoureux désespéré soupira.

– Je l'aimais... vous voyez ? Il grinça des dents. Ça me tue.

Grey était surpris que son interlocuteur lui avoue ses sentiments avec une telle facilité. Il était compatissant.

– Je sais.

C'était la seule réponse qu'il avait pu donner. Honnête et révélatrice. Il s'en était immédiatement voulu de l'avoir dit, trop significative.

– Bonne soirée. L'avait-il prestement salué avant de raccrocher.


Il pensait à dîner quand sa sœur arriva. Et avant le dîner, il pensait à Juvia et cet homme. Il se disait que finalement Juvia ne serait jamais stable et que l'aimer ça voulait dire l'oublier. Ultia entra dans l'appartement, le pas lourd et le dos voûté. Elle laissa choir son sac à main dans l'entrée et vint poser un bisou sur sa joue. Il adorait les bisous de sa sœur, il étaient doux et vous enveloppez dans du coton. Elle s'affala dans le sofa, éreintée.

Les passagers حيث تعيش القصص. اكتشف الآن