Bunri

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PDV Sanji

- Putain !

Plusieurs passants se retournèrent à mon passage. Mais je n'en avais vraiment rien à foutre. D'ailleurs j'avais même plus envie de penser à quoi que ce soit. Il fallait que je me barre d'ici. Vite ! J'ai l'impression qu'il faut que j'aille dans tout les sens à la fois, mais aller quelque part dans tout les cas.
Je courrais comme un dératé, essoufflé et au bord de la crise d'angoisse avec ces foutues larmes qui me seraient la gorge !
Comment ça a pu arriver putain ?!!!

Je finis par arriver au bord de la mer, face à la baie, fuyant de plus belle vers la jetée. Atteignant précipitamment la rambarde en la percutant de mon élan.
A bout de nerfs, mon sac finit balancé au sol. J'en peux plus putain !!! Hurlais-je intérieurement en aggripant la barrière. Enfonçant mes doigts sur le métal jusqu'à en sentir les ongles griffer la surface, de rage.

- POURQUOI BORDEL ?! hurlais-je à la mer.

Attendant une réponse qui ne viendrait pas. Putain c'est pas possible... Pas lui..
Je finis par me laisser glisser contre le rebord, le visage enfoui dans les genoux.

Non loin, le soleil se levait à peine.
Des larmes brûlantes vinrent noyer les yeux. Rien ne pouvais empêcher le torrent de tristesse qui m'envahissait, les sanglots secouant de temps à autre mon corps de soubresauts.
Pourquoi est-ce qu'il a fallu que ça arrive ? Pourquoi est-ce qu'il a fallu que ce soit la personne que j'aime à en mourir ? Foutue vie de putain de bordel de mes couilles !!
Rhhaa !!!

Il m'a dit que c'était un AC-CI-DENT ! Patty m'avait dit que c'était un foutu accident.. Tu parles. Un roc comme lui aurait jamais trébuché comme ça tout seul. C'est juste qu'il est tombé sur un vrai pro..
Mon cœur se serra un peu plus. Une nouvelle larme roula sur mon jean noir.

J'essaya de me calmer comme je pus en trouvant du réconfort dans la vue qui s'étalait...

Un vent frais me fouettait le visage, ébouriffant mes cheveux et rafraîchissant ma nuque. Calme toi Sanji.... Calme toi, tu va finir par vouloir faire une connerie à force de trop réfléchir..

Je balayais vite cette idée loin de moi, surtout ici...

Mais comment je vais pouvoir passer ça ?
Rien que l'idée de Zoro... Non putain je veux plus jamais y penser, ça fait vraiment mal ...

Mais une idée s'éclaircit dans mon esprit..

Je fouilla mon sac à dos, encore un peu déformé d'avoir été maltraité ainsi, pour en sortir mon téléphone. Heureusement, lui n'avait aucune égratignures.. Je pus d'ailleurs constater qu'il y avait 12 appels manqués et 9 messages en attente. Mais je ne devais pas céder. Ça allait me réduire en miette. Je composa donc le numéro, attendant un peu tremblant que mon interlocuteur décroche.

-Rayleigh ? C'est Sanji... Ouais... non pas trop justement... Tu peux venir me chercher ?

♠ ♠ ♠ ♠ ♠

PDV Zoro

La porte en verre trembla dangereusement quand j'entra dans le hall, dans tout mes états.
Jetant un rapide coup d'œil dans la pièce. Une fois de plus il n'était pas là.
Voyant que tout les clients de l'hôtel me dévisageaient d'un regard hébété, je pris sur moi pour ne pas courir jusqu'au comptoir.

- Nami.. soupirais-je Dis moi que tu sais où est Sanji. Je t'en supplie...

L'intéressée eut un moment de surprise en me voyant arriver et aggriper le bar d'un air impatient. Puis toujours muette, elle haussa un sourcil avant de finir enfin par me répondre inquiète :

- Qu'est-ce qu'il t'arrive Roronoa ? Je t'ai jamais vu supplier qui que ce soit de ta vie... C'est si grave que ça ?
-Oui !! Alors maintenant dis moi ! Est-ce que oui ou non tu sais où est Sanji ??

Mais apparemment elle n'était pas plus renseignée que moi et semblait un peu apeurée d'être agressée ainsi.

- En France... répondit une voix sur ma gauche.

Je me retournais vers celui qui venait de parler.

Rayleigh me faisait face. Balbutiant, j'essaya de faire parvenir à mon cerveau ce qu'il venait de dire en dechiffrant s'il mentait.

- Qu.. quoi ? Mais comment ça ?
-Il ne t'as pas dit ? Le patron a fait jouer ses contacts pour lui trouver le poste qu'il voulait depuis toujours dans un établissement parisien. Même si il y deux jours il avait refusé, il m'a rappelé ce matin pour changer d'avis au dernier moment.

Dans ma tête, mon esprit se mis en veille tout seul. A peine capable de me maintenir encore debout.

-Il a pris l'avion il y a une heure. Il t'a vraiment pas dit ? C'est bizarre... En même temps il avait l'air un peu secoué. Il a peut-être oublié ?

Ma vue et mon ouïe commençaient lentement à baisser. Comme si un réflexe primitif empêchait mon cerveau de se rendre vraiment compte de ce que cela signifiait pour lui éviter le court-circuit.

Je pris appui au bar pour tenter de calmer mon pouls qui commençait lui aussi à me faire du soucis.

Parti. Sanji est parti. C'est fini.

Une seconde d'hésitation {TERMINÉ}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant