La composition des patronus

Chapitre 6 - C'est en soirée qu'on a les meilleures idées

Ce jeudi là, le groupe d'anciens gryffondors avait décidé que l'année n'était pas faite pour se morfondre. Qu'on pouvait panser ses plaies en groupe et être futile ou léger ou tout ce qu'ils voulaient. Par conséquent, pour marquer cette première semaine de cours, ils s'étaient faufilés à la salle sur demande après avoir chipé des vivres en cuisine.

Le trio habituel, Neville, Ginny, Luna, Dean et Seamus avaient alors passé des heures entières à se raconter leur été, débriefant les derniers couples et conquêtes. Ils ricanaient sur Rogue, qui n'avait décidément pas changé au grand désespoir des premières années qui le voyaient comme un héro et déchantaient rapidement en entrant dans son cours. Ils tinrent une bonne heure sur le groupe de deuxièmes années naïfs qui avait été surprit par Hagrid à l'orée de la forêt interdite, prêts à partir en goguette dans les environs les plus dangereux de leur école. Après il gloussèrent un bon moment en essayant de deviner quels professeurs de l'école pouvaient bien être queers, faisant et défaisant des couples imaginaires.

L'horloge indiquait deux heures du matin et Ron, passablement éméché, comme toute l'assemblée, se souvint alors de l'échange de la veille avec Malfoy. Il se releva brusquement des bras de Neville en gesticulant, s'attirant un regard offusqué et boudeur du concerné qu'il ne remarqua pas.

- Oh je sais, je sais ! J'ai une idée d'activité ! On pourrait envoyer un patronus à Malfoy ! Un patronus chacun !

Neville l'attira à nouveau dans ses bras pendant qu'un silence prolongé et embué d'alcool suivait la proposition. Cela devait être étudié. Faire de la magie ivre faisait habituellement partie des fausses bonnes idées et par conséquent de leurs activités de soirée favorites. Produire un patronus demandait des efforts non négligeables.

En même temps, la soirée allait sur sa fin, ils étaient dans cet état second, celui où, après avoir ri trop longtemps, on redescend doucement sur terre sans en avoir envie. Finalement de quoi parlait-on ? De réveiller Malfoy avec une horde de patronus qui aurait auparavant traversé le château ? Le tout en évitant les rondes des autres préfets et des professeurs ? Du grand art ! Un hommage à Fred et Georges ! Après de brefs regards entendus, les visages s'ornèrent de ricanements rusés. Harry couru au dortoir chercher la carte du maraudeur pour qu'ils puissent fixer un itinéraire sûr. Une demi heure plus tard, ils sortirent leurs baguettes en gloussant.

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Il était bien. Déjà parce qu'il était à Poudlard et pas au manoir. Aussi parce qu'il était dans son lit. Pour une fois il ne faisait pas de cauchemars. Son lit était doux. Son lit était chaud aussi. Peut être un peu trop chaud. Drago sorti une jambe de sa couverture. Il cru percevoir de la lumière, pourtant ses yeux lui semblaient trop lourds pour que ça soit déjà l'heure.

Est-ce que par pitié il pourrait avoir un jour à nouveau une bonne nuit de sommeil. Il ouvrit les yeux en soupirant. Son cœur manqua un battement, d'un mouvement il bondit jusqu'à sa tête de lit en sortant sa baguette, essayant de forcer son cerveau à se remémorer au moins un sort de protection là maintenant tout de suite.

C'est seulement une fois à moitié debout, en caleçon, les cheveux en bataille, les pieds sur son oreiller et le cœur battant à tout rompre qu'il se rendit compte qu'il n'était pas en danger. Une demi douzaine de patronus se tenait autour de son lit, dont la chose qu'il avait vu mercredi après-midi. Il se rassi avec un grognement.

Qui pouvait bien lui envoyer des sorts inoffensifs en pleine nuit ? Il avait bien quelques idées de personnes qui auraient voulu lui envoyer de la magie discrètement mais probablement pas pour lui faire du bien. Une petite voix dans sa tête commençait cependant à lui glisser des noms de personnes qui pourraient trouver très divertissant un geste à la fois interdit par le règlement, gênant pour lui et dégoulinant de bons sentiments.

Ça sentait le gryffondor à plein nez cette affaire, et pas n'importe lesquels. Il tenta de se souvenir des patronus des membres de l'Armée de Dumbledore sans y parvenir. Il se mit à sourire quand un paresseux et un grand chien se mirent à chahuter ensemble. Il bailla longuement, passant sa main dans ses cheveux et se glissa à nouveau dans ses draps, se perdant dans ses pensées, alors que les patronus s'en allait un à un. À la fin il ne resta que le quadrupède in-identifiable, qui s'était couché au pied de son lit. Malfoy s'endormit les yeux rivés sur lui, pour une nuit écourtée mais bien plus reposante que les précédentes.

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Vers quatre heures du matin Hermione et Ginny eurent la douce surprise de voir le patronus en forme de loutre de Luna voleter dans le dortoir. Elle se glissa entre elles dans le lit portant un message :

« merci d'avoir pensé à moi, vos patronus sont toujours aussi beaux »

Une légère gène s'empara alors d'Hermione. Elles n'avaient pas envoyé de patronus à Luna avant d'aller se coucher. Les patronus disparaissaient bien tout seul au bout d'un moment, non ? Un doute très désagréable l'envahit : celui de ne pas avoir fait assez de recherches sur ce sort. Dans sa torpeur, elle tenta de se rassurer en se disant qu'il s'agissait de sa paranoïa habituelle et se laissa sombrer dans le sommeil.