Chapitre 36 :

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Friendship is the comfort of knowing than even when you feel alone, you aren't.


Sa tête pivota à nouveau dans ma direction, il planta à son tour son regard dans le mien et s'approcha encore un peu de moi. Soudain, ses lèvres étaient sur les miennes. Une fois la surprise passée, je fermai les yeux, entourai son cou de mes bras et répondis automatiquement à son baiser. Il m'embrassait avec fougue, son baiser était loin d'être doux. Il maltraitait mes lèvres des siennes, mais je ne pus que trouver ça agréable. J'allais lui donner l'accès à ma bouche quand je me rendis compte que nous ne devrions pas être en train de faire ça. Même si mon coeur s'apprêtait à sortir de ma poitrine. Je me reculai soudainement, prenant pleinement conscience de ce qu'il se passait. Il s'écarta à son tour, à bout de souffle. J'essayai de déchiffrer son expression, mais il fit volte-face et s'en alla avant que je ne le puisse. Que venait-il de se passer ? Pourquoi m'avait-il embrassée ? Surtout au beau milieu de notre conversation ? La conversation... Tout était plus clair. Il avait juste voulu me faire taire. Détourner mon attention. J'étais si bête d'avoir pu croire un instant qu'il en avait juste envie. Mais pourquoi mon coeur battait si fort dans ma poitrine et pourquoi ressentais-je de drôles de sensations dans mon ventre ? Je connaissais cette sensation, mais je ne voulais pas me rappeler d'où. Ce n'était pas possible. Je n'avais pas pu aimer embrasser Maël, cet être descendu directement de Satan. Je me remis de mes émotions et sortis de la pièce. Cet imbécile était parti si brusquement qu'il n'avait pas pensé qu'il fallait fermer la porte à clé. Mais il était hors de question que j'aille le lui rappeler, ce n'était pas mon problème.

Je descendis les marches dans l'intention de me faire un verre d'eau et sursautai de peur quand j'aperçus des silhouettes sur le canapé. Ce n'était que Mathias, Emily et Bastien. Ils m'adressèrent un sourire avant de me dévisager de la tête au pied.

— Pourquoi t'es toute rouge ? T'as fait du sport ?

Et merde.

— Oui, mentis-je, je faisais un peu de renforcement.

Au moins, Mathias m'avait servi l'excuse sur un plateau.

— Vous êtes prêts pour demain ? demandai-je pour changer de sujet.

— Difficile d'être prêt pour une mission comme ça, mais on l'est autant que possible.

— Vous allez assurer, c'est obligé, les encourageai-je.

Et c'était aussi pour me rassurer moi-même. Tout se passerait bien. Tout le monde reviendrait en un seul morceau. Mes trois amis annoncèrent qu'ils allaient se coucher, ils devaient être en forme pour demain. Pour ma part, je n'étais vraiment pas en condition pour dormir. Bien trop stressée et encore bien trop perturbée par ce qu'il venait de se passer. Cela ne devrait pas m'obséder autant, je devrais y oublier, ça ne voulait rien dire. Et puis Maël adorait me mettre en colère ou il avait dû penser que ça me ferait prendre mes distances avec lui. Moi et mes questions indiscrètes. Eh ben, j'allais lui montrer que je m'en fichais. Après tout, un baiser c'était quoi ? Je me frappai la tête dans un coussin et me retins de crier. Ma petite crise de nerfs ne devait réveiller personne.

Je n'avais pas fermé l'oeil de la nuit lorsque Charlie descendit au salon.

— Salut, Alex' ! Déjà réveillée ?

Je regardai l'heure sur mon téléphone : 03:30. La question était plutôt de savoir pourquoi lui était déjà au salon.

— La mission, Alexie, la mission.

Comment avais-je pu oublier ? Evidemment qu'ils ne partiraient pas à quatorze heures, en pleine journée. Et comment pouvait-il devancer mes questions comme ça ?

Save meWhere stories live. Discover now