Libre

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Le vent caressait les pétales humides des roses peuplant le jardin du manoir des Pendragon, emportant en un bruissement leurs douces effluves vers Arthur. Le blond était assis sur un banc au centre de son Eden personnel, les mains jointes sous son menton à essayer du mieux qu'il pouvait à mettre de l'ordre dans ses pensées. La solitude était généralement le meilleur remède pour ses maux mais, pas aujourd'hui. Depuis son arrivé, son paternel avait été un tyran. Après le renvoi sans sommation de Gauvain, il l'avait ignoré comme s'il ne l'avait jamais mis au monde et avait fait vivre un véritable enfer à Merlin. Il avait refusé de manger de la nourriture « faite par un sodomite », puis interdis que le brun ne touche le moindre objet de la maison, ne parle ou ne croise son regard ou celui de Viviane de la journée. Car oui, il n'avait pas renvoyé la fille d'Olaf. Quoi qu'Arthur ait pu dire, Uther ne s'arrêtait jamais de martyriser le brun en lui rappelant sans cesse qu'il n'avait rien à lui dire tant qu'il ne se mariait pas avec la femme qu'il avait choisis pour lui.
Alors qu'il commençait à s'en vouloir d'avoir suivit le conseil de Gauvain et tenté sa chance en connaissance de cause, une paire de bras enlacèrent son torse et un corps frêle se logea contre son dos. Un sourire lui échappa de suite. Il oublia ses regrets et se félicita d'avoir agis comme il l'avait fait. Jamais il ne pourrait vivre en sachant qu'un autre avait droit à ce petit plaisir d'être pris entre les bras de Merlin.

—Pourquoi n'es-tu pas une femme riche ? Murmura-t-il ironiquement, cela m'aurait évité beaucoup de problèmes.

—...Est-ce ce que vous souhaitez ? L'interrogea Merlin après quelques secondes de silence.

Arthur sentit au son de sa voix que Merlin serait prêt à devenir une femme s'il le pouvait et se retourna brusquement vers son amant. Les pupilles d'un bleu nuit le scrutaient avec la plus grande détresse du siècle:

— Non ! S'emporta-t-il sans lâcher le sorcier des yeux. Tu es parfait comme tu es, je ne veux pas que tu changes.

Merlin lui souris sincèrement en marmonnant qu'il savait qu'il était parfait avant de s'assoir à ses côtés. Il posa ensuite son regard sur le soleil qui se préparait à se mettre au lit, sa main contre celle du Pendragon.

— Je ne veux pas que vous ayez des problèmes avec votre père par ma faute.

— Mon père n'a jamais su me laisser libre de mes mouvements comme il le croit. Répliqua Arthur. Tout ce que j'ai fait durant ma vie, c'est suivre son dessein. Cette dispute devait avoir lieu un jour ou l'autre.

Merlin quitta le soleil des yeux et observa son roi. Peu importe l'époque, Arthur devait toujours se battre contre son père. Il devait toujours souffrir à travers un choix injuste.

—Vous ne savez pas si je suis un croqueur de diamant ou un dangereux sociopathe, Ironisa Merlin en souriant. Ce n'est peut-être pas une bonne idée de me faire confiance.

Le rire d'Arthur lui réchauffa le cœur. C'était beaucoup plus plaisant que de le voir se morfondre seul:

—Tu avais une semaine entière pour cambrioler cette maison ou m'empoisonner et tu ne l'as pas fait. Déclara Arthur, ou peut-être que tu es le pire criminel ayant jamais existé.

—Qui sais, peut être que je vous drogue depuis le début, Ajouta Merlin amusé.

Arthur fit mine d'y réfléchir sérieusement avant de conclure en ricanant:

—Ça expliquerait pourquoi tes plats semblent si bons.

Le silence reprit doucement sa place alors que les deux hommes appréciaient le moment. Arthur n'avait plus envie de réfléchir à ce qui lui plaisait tant chez Merlin, tout ce qu'il voulait c'était qu'ils puissent être ensemble sans avoir à craindre le courroux de qui que ce soit.

—Arthur... Commença Merlin avant d'être interrompu par le blond.

—Je sais que mon père m'aime et qu'il veux le meilleur pour moi, même s'il n'agit pas comme il faudrait qu'il le fasse. J'irais lui parler demain et ferais mon possible pour lui faire entendre raison.

—J'allais vous proposer que l'on dorme ensemble mais c'est une bonne idée aussi. Se moqua Merlin en haussant les épaules.

—Qu...quoi ? Balbutia Arthur enclenchant le fou rire du sorcier.

—Bonne nuit Arthur.

Merlin lui embrassa la joue et se leva alors que le concerné était resté statufié comme si c'était la première fois qu'on lui faisait une telle proposition. En voyant que le brun ne se trouvait plus à ses côtés, il se tourna pour vérifier qu'il était encore présent et que sa proposition tenait toujours quand il rencontra le regard de Viviane. Elle était debout devant la porte menant au jardin, sa robe voguant au gré du vent.

—Bonsoir, la salua-t-il doucement.

—Bonsoir...

Viviane hésita un moment à s'approcher puis prit son courage à deux mains et se postra à côté du blond. C'était un véritable paradoxe pour elle; depuis des années, elle avait voulus lui parler à nouveau et n'y arrivait pas maintenant qu'ils s'étaient retrouvés.

—Ces fleurs sont magnifiques. Fit-elle remarquer en espérant lancer une discussion.

—Je m'excuse de vous faire vivre cela.

Elle sourit en coin: il n'y avait pas de quoi s'excuser.

—Je vu la façon dont vous vous regardiez... Avoua-t-elle en posant enfin le regard sur lui après plusieurs minutes de silence.

Ce dernier fit de même et elle lui sourit:

—Vous n'aviez pas besoin de parler. Il suffisait d'un regard pour que tous les mots du monde perdent de leurs sens.

Lady Vivian préféra triturer ses doigts plutôt que de pleurer devant Arthur:

—Même si j'espère de tout mon cœur que vous changiez d'avis, je sais que vous l'aimez vraiment.

Arthur s'étonna de voir la bague de sa mère entre les mains de la jeune femme.

—Votre père me l'a donné mais je voulais vous la rendre. Si quelqu'un devrait la porter ce devrait être cet homme.

Pendant un temps qu'il ne pourrait définir, Arthur ressentis de la colère contre son père pour avoir léguer l'alliance de sa défunte femme simplement pour le punir. Puis, alors qu'il pensait reprendre le bijou, il changea d'avis. Cette bague ne lui appartenait pas. Il était vrai qu'il avait toujours voulu l'offrir à Genièvre comme son père l'avait fait avant lui mais ce n'était que des rêves. Il devait faire les choses à sa manière dès maintenant.

—Garde la. Fit-il en souriant.

Ton destinWhere stories live. Discover now