Chapitre 10

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Caren s'aperçut que son cœur battait très fort lorsqu'elle descendit de voiture. C'était bien agréable de découvrir dans le regard d'un homme qu'on lui plaît... Sa main tremblait lorsqu'elle fouilla dans son sac à la recherche de ses clés. Elles étaient introuvables. Le trousseau avait dû tomber sur le trottoir au moment de l'agression.

Elle sonna donc à la porte, et ce fut Mme Gérard qui ouvrit, compassée comme à son habitude.

—Monsieur se demandait où vous étiez. Mon Dieu ! Que vous est-il arrivé, madame? Vos vêtements sont déchirés, et vous saignez!

— Un homme a essayé de me voler mon sac dans la rue. Heureusement, il a été dérangé. Je vais vite me préparer. 

Dans sa chambre, elle sortit de son cintre une robe de satin rouge, prit au passage dans l'armoire quelques sous-vêtements et sans perdre une seconde s'engouffra dans la salle de bains pour prendre une douche rapide.

Quelques minutes après, elle s'installait devant la coiffeuse, en slip et soutien-gorge, pour se maquiller. Il ne lui faudrait pas longtemps. Au fil des semaines, elle avait acquis une habileté qui lui permettait d'exécuter cette tâche en un temps record.

Soudain, la porte s'ouvrit et Lucas parut.

— Que me raconte Henriette? Tu as été agressée dans la rue! Comment est-ce arrivé?

Sa dureté de ton la mit mal à l'aise. L'heure des récriminations avait sonné...

— Je sortais de chez Zak. Deux hommes ont tenté de m'arracher mon sac, mais un autre est intervenu et ils se sont enfuis. En fait, ils n'ont rien pu me voler.

Lucas fronça les sourcils, suspicieux.

— Ils ne devaient pas être bien déterminés pour que la présence d'un autre homme les ait mis en fuite. En somme, c'est une chance que ce monsieur se soit trouvé là.

Dans son embarras, Caren ne perçut pas l'ironie de cette dernière remarque, et elle approuva avec ferveur.

— Oh, oui! Même par la suite, il s'est montré très aimable avec moi. Il m'a offert un café et m'a raccompagnée ici.

— Vraiment...Et connais-tu le nom de ton galant sauveteur?

— Oui, il s'appelle Fabrice Thomas.

— Il faudra que j'essaie de retrouver ce monsieur pour lui offrir une récompense.

— Situ veux mais, à mon avis, je ne pense pas qu'il espère quoique ce soit. Il a agi simplement par gentillesse.

Tout en parlant, Caren s'était levée pour prendre sa robe. Le mouvement lui arracha une légère grimace de douleur. Ses écorchures la picotaient toujours un peu.

— Tu as mal? interrogea Lucas en s'approchant.

— Juste quelques bobos aux genoux. Ce n'est rien.

— Laisse-moi voir.

D'autorité, il la fit asseoir au bord du lit puis, agenouillé devant elle, examina ses blessures. Pour ce faire, il lui avait glissé la main derrière la jambe, dans le pli du genou.

— Tout va bien, Lucas, je t'assure, déclara Caren, troublée par ce contact.

— Tu devrais peut-être mettre un pansement?

— Pour quelques égratignures... Non, ça ne saigne même plus. 

De plus en plus embarrassée, Caren s'agita.

— Lucas, je t'en prie... Je dois me préparer. Nous allons être en retard.

— Rien ne presse. Pauvre petit ange, tu as dû avoir très peur.

Un odieux marché (Noces sous contrat)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant