18 Mai

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Ils retrouvèrent la base russe le lendemain. Immédiatement Lara vint les rejoindre. L’infirmière russe prit en charge la jeune femme. Elle la mena dans une pièce spécialement préparée en cas d’infection du personnel de la base. Isolée de tout, son accès était strictement réglementé. Seuls les potentiels porteurs de la maladie y était admis ainsi que Lara. En acceptant d’occuper ce poste, elle savait que dès le premier cas entré dans ce service elle devrait s’y dédier. Désormais elle ne pourrait plus accéder aux autres pièces, sous risque de propager le virus.

Elle ne s’en préoccupa pas. De toute manière, elle avait désormais une patiente. Sans réfléchir, elle fit les tests. Quelques heures plus tard, ils revinrent positifs. La transmission s’était sans doute faite avec l’aiguille infectée. D’ailleurs les premiers signes ne tardèrent pas à se manifester. Bientôt, la température de Clarissa grimpa en flèche. Son corps ne cessait de suer, faisant convulser ses membres violemment. Lara l’attacha au lit pour éviter qu’elle ne tombe. Heureusement la jeune femme finit par dériver dans un demi-sommeil.

*

Jasper retrouva ses coéquipiers. Le cœur plus serré que jamais, il refusa de se laisser abattre. Actuellement il ne pouvait rien faire pour sa sœur. Alors autant qu’il se rende utile. Le jeune homme se mit alors au travail, il se donna corps et âme dedans, refoulant tous sentiments, toutes distractions. Il allait exploiter tous les résultats des essais. Il n’avait pas le choix ! Il devait trouver ! Trouver un vaccin, trouver un médicament, n’importe quoi pour ne pas laisser la vie de sa sœur s’échapper !

Face à cette réaction, William et Evgeny s’inquiétèrent pour le jeune homme. Régulièrement ils prenaient des nouvelles de Clarissa qui alternait les phases de sommeil profond et de délire. Le temps était contre eux, ils en avaient conscience.

Par précautions, et peut-être parce qu’ils ne savaient quoi faire d’autres, Lara injecta leur meilleur prototype à Clarissa. Jasper prit la responsabilité de la décision, malgré les futurs risques d’interactions avec d’autres potentiels médicaments. Ils ignoraient s’il y aurait une quelconque amélioration, car le prototype avait plus vocation préventive que curative, mais c’était toujours mieux que rien. Toutes les minutes supplémentaires étaient bonnes à prendre.

*

Jasper ruminait, l’homme responsable de l’état de sa sœur avait peut-être raison. Il se sentait acculé avec sa sœur touchée. Fallait-il qu’un membre de sa famille soit impliqué pour faire ressortir toutes ses capacités ? Était-il plus performant avec un enjeu qui le touchait personnellement ? Était-il comme tous ces humains égoïstes qui ne se donnaient à fond uniquement quand ils risquaient de perdre quelque chose d’important ?

QUAND LA NUIT S'ABATTRA Where stories live. Discover now