Chapitre IV

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Banderoles jaunes. Flash des appareils photo. Plaques dorés. Grattement des crayon sur les calepins. Blouses blanches. Claquement des gants en latex. Flaques de sang.

Le décor à tout d'une série policière, et pourtant ça n'en ai pas une. La scène de crime est réelle, froide et brulante. La mort la hante, cherchant justice comme un loup affamé. Et au milieu d'elle, sa victime; analysée, photographiée, par des hommes constamment à la recherche d'une vérité, vérité qui peut prendre tant de forme, que parfois personne ne la comprend vraiment; et les innocents payent alors la conscience d'un autre. On parle d'avocat du diable, moi je parlerai d'avocats de la mort, car celle cis peut prendre bien plus de forme qu'une montée au ciel ou aux enfers.

Ici, elle s'infiltre dans toutes les âmes des témoins de cette scène, les marquants aux fers rouges avec les horreurs dont l'Homme est capable. Ici, elle prend la forme des pleurs, des incompréhensions, des cris Aucune des personnes présentes ne seront les même après avoir vu cela. Mais ce qui est admirable chez l'être humain, c'est avant tout son besoin inconditionnel de trouver des responsables de son malheur, persuadé que la vengeance pourrait l'apaiser. Il est déterminé à se relever, coute que coute, dans le seul but de découvrir les coupables. Mais seul la vérité pourrait les dénoncer. Sont-ils prêt à la chasser pour autant ?

Oui, le commandant Johnson avait décidemment un avis bien arrêté sur la question. Tous ces jeunes Ils ne méritaient pas d'être témoins d'une scène aussi cruelle qu'est l'assassinat. Chacun de ceux qui étaient interrogés rabâcher la même histoire sans queue ni tête. Des hommes en armures, munis d'épée, de boucliers et de pistolet aurait enfoncés la baie vitrée de la bibliothèque pour enlever une certaine Eva Roswling, orpheline, étudiant à l'orphelinat et y vivant depuis ses cinq ans. Pauvre gamine.

-Commandant ? Nous avons trouvé quelque chose.

Le sergent Ramirez lui tendit un petit médaillon en forme de fiole remplie de sable bleu. Une pierre précieuse ? Ce collier n'était peut-être pas à la jeune fille. Prenant la pochette plastique dans laquelle il était enfermé, le commandant se dirigea vers trois jeunes gens qui avaient été interrogé peu après leur arrivée. C'étaient les premiers arrivés sur les lieux; ils avaient l'air inquiet, choqué bien sur, mais surtout inquiet. La scène qu'ils leur avaient relatés étaient particulièrement étrange. Pourtant les témoins étaient tous unanimes. Ses collègues leurs avaient déjà donnés le nom de "meurtriers en armures". Les surs ne cessaient de se lamenter, s'en voulant terriblement d'avoir laissé l'homme entré. La victime s'était à priori fait passer pour le parrain d'Eva, désireux de revoir sa filleule "disparu". Elles ne comprirent leurs erreurs que lorsque les coups de feu retentirent.

Le commandant poussa un soupir. Cette enquête allait lui donner du fil à retordre.

§§§

Un homme s'approcha d'eux. Eloise avaient enfouie son visage dans ses bras, continuant de répéter cette même phrase " nous étions si près d'aller à Georgetown". James, assis à coté, lui tendait sans cesse des mouchoirs en papier, retenant à grandes peines ses propres larmes. Eric regardait fixement le plafond, incapable du moindre geste.

- Vous étiez des amis proches de la jeune fille qui a été enlevé ? Leur demanda le policier

N'y tenant plus, James s'effondra, en pleurs. Eric tourna lentement la tête.

- Vous etes le commandant Johnson pas vrai ? J'ai entendu un collègue vous appelez. Ecoutez, on a déjà tout raconté à un certain sergent, alors j'aimerai que vous nous laissiez tranquille pour diriger la nouvelle si ça ne vous dérange pas.

- Je comprends; mais votre amie n'est pas morte, nous pouvons encore la retrouvées, mais pour cela j'aurai besoin de votre aide. Vous voulez bien

Le commandant fut coupé par le crie d'Eloise. Celle ci pointa un doigt vers la pochette qu'il tenait, et balbutia quelques mots indistincts.

- C'est le médaillon d'Eva traduit Eric. Elle le portait toujours sur elle. Je crois que ce sont ses parents qu'ils lui ont donnés peu avant d'être assassiné.

- Merci. Pensez-vous que vous pourriez venir au poste pour identifier le type qui l'a enlevé ? Ou pour effectuer un portrait robot ? Eric hocha le tete. Jamais il n'oublierai le visage de ce salaud.

- Si vous avez quelques chose qui vous revient, n'importe quoi, même un détail, appelez moi. Il tendit sa carte à James, qui avait finalement réussi à ravaler ses larmes.

- Commandant, on a effectué tout les prélèvements, le corps et dans la house, on est près à y aller.

- Très bien Antonio, j'arrive. Le commandant se retournait, lorsqu'Eloise attrapa sa manche et lui murmura "attrapez cet enfoiré et ramenez moi ma sur " avec une expression pleine de haine.

Le commandant avait raison; la vengeance aidait toujours les malheureux à se relever.

Se dirigeant vers la mère supérieure, il lui rappela que personne n'était autorisé à pénétrer sur la scène de crime en l'absence d'un membre de son équipe.

La scène de crime était bouclé, ses secrets renfermés dans des béchers; la vérité n'était pourtant pas loin, caché, recouverte par les mensonges d'un autre temps.

Les Enfants Perdus d'ItlitWhere stories live. Discover now