Chapitre VI

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"Bordel Eva! A quoi pensiez-vous ! "

Je continuais de cracher de l'eau du lac, tandis qu'Adonis ne cessait de secouer la tête, complètement trempé après m'avoir sauvé. Encore une fois. J'essorai mes cheveux, encore secouée parce qu'il s'était passé. " Oh ça va, j'avais juste envie de prendre un petit bain c'est tout. Ne me dites pas que vous vous êtes inquiétés pour moi ? " lui lançais - je, taquine. Il ne fallait surtout pas qu'il sache que la situation avait complétement échappée à mon contrôle. Le pauvre avait l'air excédé. Ses longs cheveux blonds dégoulinaient et il affichait le regard colérique que j'avais déjà vu maintes fois dans les yeux des mes professeures.

La vérité, c'était que je n'avais aucune idée de ce qui avait bien pu se passer. Et cela me terrifiait. Il fallait que je me renseigne, que je COMPRENNE. Je ne supporterai pas de rester dans l'inconnu plus longtemps.

J'attrapai le capitaine par la manche, et feignant une curiosité touristique tout à fait une innocente,je l'interrogeais sur les guerres qui auraient ravagés le royaume. Il plissa les yeux, apparemment intrigués et m'appris que deux guerres avaient eu lieu, plus sanglante l'une que l'autre. La première avait commencé il y a de ça trois cent ans; le territoire n'était alors qu'une terre vide et aride, mais qui était traversé par les principales routes commerciales dont chacun voulait s'emparer. Leur désir d'avoir l'ascendant sur l'adversaire les avaient poussés à bruler les villages alentour et à martyriser les populations. De nombreux nobles avaient fuit , laissant les paysans et les villageois combattre la terreur. Après plus de trente ans de guerre, Itlit, qui n'était alors constitué que de quelques fortifications placé sur les montagnes, vaincu son ennemi. Les ancêtres racontaient que les dieux les auraient aidés à y parvenir, soulevant la mer et provoquant le ciel pour noyer leurs ennemis. Surement de vieilles légendes, pas de quoi s'alarmer.

Le seul problème était que le Royaume des Litts n'avaient en aucun cas des symboles flamboyants et de nouvelles armes à longue portée. Donc si ça n'était pas une vision, il me restait les hallucinations; ça ne pouvait pas être une prédiction. Si ?

Il faudra que je me renseigne sur ce lac Je passerai à la bibliothèque ce soir.

Nous continuâmes à traverser le palais, rencontrant quelques nobles rebelles, préférant le calme aux festivités; Adonis m'amena dans le gymnase, lieu ou je devais commencer à apprendre l'art du combat et autres fantaisies dont je me serai bien passer. Sans compter les cours d'histoires, de langues et d'étiquettes; une vraie plaie.

Nous nous quittâmes peu avant quinze heures; cela me laissait le champs libre pour fouiller la bibliothèque à la recherche de renseignement. Les rayonnages se succédaient, les noms, les titres J'en ouvris certains sur les dieux, mais ne lut rien de très concluant. Je continuais ainsi, persuader que les réponses étaient là, quelques part, lorsque qu'une voix m'appela; je me retournai d'un coup. Personne. Je tendis l'oreille, aucun bruit de pas ne se fit entendre. Je m'avançai avec prudence, regardant de tous coté, à l'affut d'un fantôme lorsque les voix reprirent. De simples chuchotements d'abor, mais qui s'intensifièrent au fur et à mesure, désireux de me guider sur une voie qu'eux seuls côtoyaient. Je les laissais m'emmener, suivant leurs cries, et arrivais bientôt devant un ample rideau pourpre qui couvrait tout un pan de mur. Je tentai de le tirer, en vain. C'était comme si le rideau était cousu à même la pierre, immobile, condamné à protéger le secret des ténèbres pour l'éternité.

A ce moment là, un faible rayonnement retint mon attention. Accroupis sur le parquet poussiéreux, je découvris d'étranges symboles qui brillaient d'une étrange lueur doré. Je passai la main dessus; il avait été creuser dans le granit du mur, laissant une trace permanente. Un sortilège. Un sort qui gardait avec avarice les renseignements dont j'avais tant besoin. Je me promis de revenir dans la nuit avec un couteau; si j'arrivais à abimer un des symboles, peut-être que ces liens invisibles finiraient par lâcher. Forte de ses conclusions un brin naïves, je me dépêchais de rejoindre ma chambre afin de me préparer pour le diner.

Les Enfants Perdus d'ItlitWhere stories live. Discover now