Chapitre 5 ~ Le Sauveur

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Hello !
Voici comme promis le chapitre suivant de Destinée.
On fait la connaissance d'un nouveau personnage.
N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de lui !
Bonne lecture ! 
***

     — Tiens, tiens, tiens ! Qui voilà ? Bonsoir, monsieur Générosité.
     — Que foutez-vous dehors si tard ? Les vieux, ça se couche en même temps que le soleil, non ? interrogea un autre des jeunes hommes.
     Réalisant qu'ils se connaissaient, je me mis à trembler en craignant d'être tombée tout droit dans les filets qu'ils avaient tendus. Aussi naïve qu'un animal en détresse. Dans mon dos, les mains de mon protecteur se crispèrent en réponse aux spasmes de mon corps. Cherchait-il à me rassurer ou s'agaçait-il de mon comportement aussi pitoyable qu'irrépressible ?

     Son torse vibra contre moi lorsqu'il fit entendre sa voix pour la première fois, calme et mesurée. Une vraie force tranquille.
     — Je pourrais te retourner la question, Asher.
     Loin d'être aussi impressionné que moi, le dénommé Asher riposta, le ton plein de sous-entendus :
     — On voulait juste l'aider, monsieur.
     — Ouais, et aussi lui tenir chaud ! s'exclama le dernier membre du trio.
     D'un geste rapide et pourtant très doux, la montagne de muscles contre laquelle je m'étais réfugiée me fit glisser dans son dos, me masquant à la vue de ses interlocuteurs.
     — Foutez le camp de là, tous les trois, tonna-t-il. Tout de suite ! Sinon, tard ou pas, je prendrai le temps de passer un coup de téléphone à votre contrôleur judiciaire. Pigé ?

     Je ne compris pas très bien la menace, mais, à ma plus grande surprise, elle eut l'effet escompté. Les trois jeunes hommes disparurent dans la pénombre d'où ils venaient, sans plus discuter.

     Générosité attendit un moment et se retourna vers moi. Je fus surprise qu'un pareil géant puisse se mouvoir avec autant de grâce. Je croyais que c'était là une spécificité féminine, mais visiblement non. Il me regardait, scrutateur. Sous l'intensité de son regard, j'eus la forte impression de vivre l'inspection de l'une des Ouvrières directrices... Cependant, il ne parut pas remarquer ma différence. La vieille femme disait donc vrai, au moins sur ce point.

     Face à lui, je ne cillai pas, bien trop curieuse malgré mes appréhensions. C'était la première fois que je me retrouvais en présence d'un spécimen masculin, notre espèce n'en comptant pas. Il m'était impossible d'arrêter de le détailler. Je ne savais pas si les critères humains considéraient qu'il était plutôt bel homme, mais j'aimais assez ce que je voyais. Il représentait à la perfection ce que je m'étais imaginé du sexe fort humain. Très grand – beaucoup plus que moi –, massif, musclé, cheveux blonds mi-longs, une barbe de quelques jours marquant ses joues, il me paraissait brut – presque un peu sauvage –, naturel. Authentique. Loin de l'image factice que dépeignait mon peuple.
     Il rompit le silence alors que je me perdais sur les traits fins de ses lèvres :
     — Vous semblez très mal en point. Je vais vous conduire à l'hôpital, venez.

     Rien que ce simple mot « hôpital » réanima ma panique. Immédiatement, je reculai de quelques pas, cherchant à me mettre hors de sa portée. Était-ce comme ça que marchait la nature humaine ? Leur apparence, si surprenante, nous endormait pour que ses traîtres puissent ensuite faire de nous ce que bon leur semblait.

     Il se renfrogna un peu, fronçant les sourcils. Mais, à ma plus grande surprise, il ne se rua pas sur moi pour m'empêcher de lui échapper. Au lieu de quoi, il mit ses mains dans les poches de son jean, en une posture étudiée pour m'apaiser.
     — Regardez-vous, reprit-il, très calme. Vous devez vous faire examiner. Est-ce que ce sont ces petites frappes qui vous ont amochée ? Est-ce qu'ils ont...

DestinéeWhere stories live. Discover now