Chapitre 24

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Nous nous levons dans un même mouvement urgent et il se rue sur mes lèvres avec passion. Ses mains sont de chaque côté de ma tête et il appuie son baiser. Je sens que je vais m'évanouir tant il est audacieux et sauvage. Il veut prendre possession de toute ma bouche. Je l'entrouve et il en profite pour chercher ma langue. Avec envie, il l'apprécie, la goute. Je place mes bras autour de lui, et le serre fort contre moi. Mes jambes vacillent quand les siennes ont du mal à le retenir. À cet instant, je n'ai absolument pas conscience que nous sommes en public et que nous attirons les regards. Il n'y a que lui qui compte et ce qu'il me fait ressentir si intensément. J'ai l'impression de n'avoir jamais été embrassée. Nos corps semblent ne faire qu'un, je ne veux pas qu'il arrête, je serais prête à aller au bout du monde pour une seule de ses caresses sur ma peau. Il descend ses paumes sur ma nuque puis mon dos et me plaque fort contre lui... Je gémis contre sa bouche et il avale ce son en lui répondant. Je soulève sa chemise et place mes mains sur lui, il frissonne de plaisir et il plonge plus fort ses doigts sur mes reins en essayant de passer sous mon jean. Nous sommes presque incontrôlables...

Mais tout à coup, il s'arrête net et me dévisage à bout de souffle. Je cherche à faire le point, ma vision est floue par l'excitation... Je m'appuie sur la table pour ne pas tomber au sol quand il finit par me dire :

- OK, Richard. Je pense que le gage a assez duré...

Il me sourit et me regarde en biais, mais pour ma part, je suis totalement cramoisie par la honte. Mais qu'est ce qu'il m'a pris de lui demander un truc pareil ? Il va se marier et moi je suis avec Daniel !

Daniel ? Oh putain Daniel !

Je sors mon téléphone nerveusement, mon sac se renverse au sol et je lis tous ces messages. J'ai les yeux fixés à ceux de Frédéric et appelle en même temps Daniel.

- Putain Bé ! Où es-tu ?

- Oui mon chéri, Lanval m'a proposé d'aller boire un verre. Je t'ai écrit un sms, mais visiblement il n'est pas parti...

Frédéric remonte ses sourcils d'étonnement. je lui fais une sorte de grimace pour éviter qu'il en rajoute, ce n'est franchement pas le moment !

- Pardon, je rentre directement à la maison et je t'appelle ensuite.

- Je me suis beaucoup inquiété, j'ai failli débarquer à l'atelier !

- Non, c'est ma faute, je rentre tout de suite.

Puis il raccroche, visiblement furieux. Je reste le smartphone dans ma main et je n'arrive toujours pas à changer de point de vue : je ne vois que lui, et personne d'autre. Il me sourit puis finit par se diriger vers le comptoir afin de payer nos boissons. Je rassemble mes affaires tombées au sol et le rejoins au moment où il dit au revoir au patron. Mais à cet instant, deux filles tout excitées se postent devant lui, elles gloussent et trépignent.

- Monsieur Lanval vous pouvez nous signer des autographes !

- Heu, oui bien entendu.

Elles gonflent leurs poitrines et demandent à ce qu'il écrive à même le t-shirt.

Je lève les yeux au ciel en lançant légèrement excédée :

- Bon, je sors.

Il m'envoie comme réponse un long soupir d'épuisements.

Lorsque je suis dans la rue, j'attends, mais j'imagine que depuis que les deux greluches l'ont remarqué, tous les gens du club doivent lui tenir la jambe ou le stylo.

Cinq minutes dix minutes...

Je ne vais pas y passer la nuit, d'autan que Daniel est sur le qui-vive ! Aussi je rentre chez moi et tout en marchant, j'envoie un sms à Frédéric :

"Désolée, pas eu le temps d'attendre. Merci pour le cocktail !"

J'arrive assez vite devant mon immeuble et décide au même instant de téléphoner à Daniel.

- Mon chéri, je suis à la maison, tout va bien.

- Où est Lanval ?

- Encore au bar, et tu le connais, sans doute avec deux ou trois blondasses sous les bras.

- Alors ? Il a acheté ?

Il y a des moments, où j'aurais presque l'impression qu'il n'y a que ça qui compte pour lui...

- Heu, oui, plusieurs choses.

- Parfait. Bé, s'il te plait la prochaine fois, fait gaffe à me prévenir. J'étais comme un fou.

- Je sais, mais le sms n'est pas parti. Foutu téléphone portable !

- Je t'aime mon amour, tu me manques.

D'un coup, je me revois en train d'embrasser Frédéric et le feu me monte au visage.

- Tu es toujours là ?

- Oui, désolée, je suis un peu claquée...

- Je comprends, à demain, mon amour.

- À demain.

MB MORGANE - Incontrôlables [Terminé]Where stories live. Discover now