Chapitre 25

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Je n'ai plus eu de nouvelles de Frédéric durant les trois semaines qui ont suivi, je pense qu'il devait être aussi déstabilisé que moi après ce baiser échangé. Ce matin, je m'apprête à aller encore une fois à l'atelier quand Vanessa m'appelle.

- Salut ma biche !

- Ho putain Bé !

Elle n'est pas affolée, on dirait qu'elle est poursuivie par une meute de loups enragés !

- Quoi ?

- Mais, ma parole, vous êtes inconscients ou quoi ?

Au même instant, j'ai un double appel, c'est Daniel.

- Mais de quoi tu parles, attends c'est Daniel, je te mets en pause...

- ... non !

- Hein ?

- Ne lui réponds pas ! Tu es dans une merde noire, mais grave !

- Mais putain, Vanessa accouche !

- Je t'envoie une photo...

Quelques secondes plus tard, j'ouvre le message et manque de m'évanouir ! Nous... enfin lui et moi, sur une couverture de magazine au meilleur moment de la scène hot du baiser. Je suis obligée de m'assoir par terre tant j'ai des flashs.

Daniel rappelle... Au secours !

- Tu as reçu ?

- Oui. C'est... c'est...

- C'est la grosse cata !

- Je... mais comment ? Je... quelles petites saletés !

- Qui ?

- Des filles, je suis sûre que ce sont elles...

- Tu peux me donner des détails ?

Daniel appelle...

- Ben rien, on a fait un pari à la con et l'on s'est embrassé dans un bar il y a trois semaines.

- Alors, c'est la totale. J'ai lu l'article. Le journaliste dit que Lanval, bien qu'étant fiancé, ne se gêne pas pour embrasser d'autres femmes. Ils savent qui tu es ! La petite artiste peintre au talent incertain elle-même fiancée à son galeriste Daniel Ader n'hésite pas à jouer des lèvres afin de percer enfin dans le monde de l'art...

- C'est qui ce connard que je lui pète les dents et les... ?

- Un certain AZ. C'est tout ce qu'on a...

Daniel continue...

- Vanessa, il va falloir que je rappelle Daniel, il a dû à l'évidence tomber sur le magazine...

- Et bien, ma pauvre, bon courage.

Je raccroche, j'ai le cœur qui bat à cent à l'heure. Je consulte fébrilement mes messages vocaux.

- Bé, c'est moi ! Putain c'est quoi ce cirque ? Tu as embrassé Lanval ? Bé, rappelle-moi immédiatement...

- Bé, c'est encore moi, décroche ou je vais péter un câble, mon téléphone n'arrête pas de sonner. Tu dois me dire ce qui s'est passé !

- Bé, là je vais me pointer chez toi et tu vas me dire les choses en face. Je suis à deux doigts d'aller casser la tronche de cet enfoiré de Lanval !

Non ! Je compose son numéro... je sens que ça va être tendu. Il me répond tout de suite.

Il hurle...

- Bé !

- Attends, je dois t'expliquer !

- C'est quoi ce putain de merdier !

J'entends le téléphone de la galerie qui ne cesse de sonner...

- C'est un pari à la con !

- Dis-m'en plus, ou mes poings vont directement parler avec sa gueule !

- Quand il est venu à l'atelier, il souhaitait une toile que je ne désirais pas lui vendre. Alors on a fait un pari et l'on a perdu le pari tous les deux...

- Et il t'a embrassé, c'est lui qui a voulu ou c'est toi ?

Ce n'est pas vrai, je ne peux pas décemment lui dire que c'est lui qui voulait m'embrasser, il va définitivement lui casser les dents. Mais si je dis que c'est moi, je vais me faire pulvériser... J'aurais dû mentir !

- Allo ! Réponds-moi tout de suite !

- Je...

- Bé, c'est toi qui lui as demandé de t'embrasser ?

- Je... on avait trop bu... je

- OK, c'est bon j'ai compris.

Il raccroche et je me retrouve à pleurer comme une imbécile. Je pose le téléphone sur le sol et me prends la tête entre mes mains. Je ne sais plus quoi faire quand je décide d'appeler Frédéric. Je sanglote et renifle, je viens de tout gâcher. Tout est de ma faute... Au bout d'une sonnerie à peine, il décroche.

- Richard, mon avocat va te contacter. On va arranger ça... et l'on va le faire cracher ce salop de journaliste !

Je pleure toujours autant et il s'en aperçoit.

- Bérénice ?

- Frédéric...

- Parle-moi s'il te plait, c'est l'article ?

- Non, c'est Daniel.

Il y a un silence au bout du fil.

- OK, je n'ai pas besoin de détails, je comprends. Je vais l'appeler.

- J'ai tout gâché, je suis un monstre.

- Le seul monstre ici, c'est ce journaliste. On s'est embrassé, OK, mais on ne va pas en faire tout un plat ! J'appelle Daniel.

- Il est furieux, je ne sais pas si c'est une bonne idée.

Je me relève et me penche machinalement à la fenêtre de mon appartement. En baissant les yeux, je remarque un petit attroupement dans la rue, mais mets un certain temps avant de me rendre compte qu'ils sont venus pour moi !

- Mon Dieu !

- Quoi ?

- Ils sont là... Ils sont en bas de chez moi.

- Et bien la prochaine fois, ne te mets pas dans l'annuaire. D'accord, j'envoie quelqu'un pour aller te chercher. Tu viens à la maison, c'est finalement le meilleur endroit pour arranger les choses et éviter de se faire pister. Tu as un parking souterrain, je crois ?

- Oui.

- OK, John va t'appeler, il a l'habitude. En attendant, prends quelques fringues, et de quoi passer inaperçue. Moi j'appelle tout de suite Daniel.

Je sanglote en disant :

- Merci.

- C'est normal. Richard ?

- Oui.

- Arrête de pleurer. Tout va s'arranger, je te le promets.

Puis je le laisse raccrocher. Je tremble comme une feuille quand je tire du haut de mon armoire une valise. Je rassemble quelques affaires et attends que John m'appelle.

MB MORGANE - Incontrôlables [Terminé]Where stories live. Discover now