12 - IL A UN PRÉNOM ?

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Stella

AUJOURD'HUI

« Something about the way that you walked into my living room

  Casually and confident lookin' at the mess I am

But still you, still you want me. »

- Imagine Dragons, Next to me.

     — Un instant, je vous prie, répond une voix féminine au travers de la cloison qui nous sépare.

     Une femme ? Oh, peut-être me suis-je faite de fausses idées. Mince, j'ai l'air idiote maintenant. Trop tard, ses pas semblent se rapprocher, je dois assumer. Je suis venue jusqu'ici, je peux le faire, je dois aller jusqu'au bout de mes actes. 

     — Bonsoir, vous êtes ? Me demande une jolie blonde, à moitié cachée derrière la porte qu'elle entrouvre.

     — Je... Je venais voir monsieur Léo, voir que tout va bien pour lui.

     J'entends un murmure provenant de l'intérieur et aussitôt, la jeune femme ouvre la porte plus grand, donnant sur le corps de Morningsun, à moitié allongé dans un canapé. Oui, il est là.

     — Laissez-la entrer, Jude. Vous devriez retourner vaquer à vos occupations. Laissez-nous, je vous prie.

     Okay. Ça va aller, je lui ai parlé il n'y a même pas une demi-heure. Ça s'est bien passé, je ne vois pas pourquoi ce serait différent. Ce ne sera pas différent, hein ?

     — De nouveau vous, prononce-t-il sans même me regarder.

     Peluche dans la main, torse nu et corps couvert d'une fine pellicule de sueur, short jaune toujours autour de la taille, visage boursoufflé et blessé, je l'observe et perçois immédiatement le changement. Si, ce sera différent.

     — Je m'inquiétais, je lui avoue en me triturant le bout des doigts comme Simon le fait toujours. Mon ami est allé voir monsieur Châtelet alors je me suis permis de passer vous voir afin de prendre de vos nouvelles. 

     Mes paroles semblent l'affecter. Il se redresse et s'installe convenablement, avant de plonger ses yeux dans les miens. Enfin. J'y vois cette fois une toute autre émotion : de la peur, de l'empathie, même.

     — Vous... Vous savez comment il va ? Est-ce qu'il va s'en sortir ?

     — Je suis navrée, ils ne m'ont pas donnée d'informations. Tout ce que je sais, c'est qu'il est à l'infirmerie, une équipe est en train de s'occuper de lui, j'ajoute en faisant des pas de plus vers lui. Ne vous inquiétez pas, il est avec son copain et une équipe médicale, je suis sûre que ça va s'arranger.

     — Merci, répond-il d'un sourire sincère. Vous avez une jolie veste, si je peux me permettre.

     Mince. J'avais complètement oublié que je l'avais sur le dos. J'ai aussi son carnet, il est juste là...dans mon sac. Sac, que je n'ai pas sur moi. Zut, c'est Simon qui doit l'avoir avec lui. Heureusement, j'ai toujours mon téléphone dans ma poche pour l'appeler en cas d'urgence. 

     — Je sais, c'est une collection capsule. Vous n'en trouverez plus des comme celle-ci, je ricane.

     — Comment savez-vous que cette veste est issue d'une collection capsule ?

     Il commence à aborder un sourire franc, et je vois que c'est incontrôlé, purement naturel. Cela se reconnaît. Ça me fait immédiatement chaud au coeur de savoir qu'il est encore capable de sourire.

Le soleil dans ses yeuxOnde histórias criam vida. Descubra agora