Ce que c'est

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Qu'est ce que c'est ?

Qu'est ce que cette sensation au plus profond de mon être ?

Qu'est ce que cette douleur m'arrachant des larmes chaque nuits ?

Que ces frissons qui m'emportent loin de tout, et que cette chaleur montant à mes tempes?

Qu'est ce que cet espoir générant cette peur écrasante ?

Que ces insomnies provoquées par ce focus, que ces sourires prouvant totale dérision ?

Que cette perte de contenance et de camouflage et que ce besoin me poussant à avouer, avouer tout ce que je sais de mes faiblesses, des injustices qui me torturent et de mes mensonges sans structures ?

Qu'est ce que cette colère indescriptible me disant de repousser les mots de mes amies ?

Que cette sécheresse envahissant ma gorge pour chaque mots à mon adresse et que la détermination enivrant mon esprit ?

Qu'est ce que cette musique dans ma tête me disant que c'est possible ?

Que ces galeries de perplexité dans mon esprit, que cette impression de plénitude chaque fois que je t'entends et que cette histoire ne demandant qu'à être écrite ?

Ce que c'est, c'est l'envie de te voir enfin, de te sentir et de te toucher, de te dire mille fois que je t'aime pour te prouver que tu n'es pas seul.

C'est l'amour que je te porte, l'amour assommant, étourdissant et aveuglant que je porte chaque jour.

C'est que tu me manque, tu me manque atrocement, horriblement, cruellement.

Je sais que ça ne changera rien mais je veux te le dire, encore et encore, pour que ces mots restent gravés dans ta mémoire comme dans de l'acier.

J'ai besoin de toi, c'est normal, mais douloureux, je te désire, c'est normal, mais inexplicable, claire, mais noyé dans un brouillard impénétrable...

Ce brouillard... Tourne autour de moi, comme doté d'une conscience, d'un désir, et d'une responsabilité.

Cette brume qu'il y a dans ma tête, me fait tourner autour de nous, me met le doute sans que je puisse jamais l'arrêter.

Ressens-tu la même chose ? Ou je cherche simplement les complication ?

Ce brouillard ne veut pas notre bien, mais je sais qu'il m'oblige à réfléchir, et mes réflexions m'emmènent constamment au même point.

Ce sont toujours les mêmes larmes qui coulent sur mes joues à la fin de chaque appel, toujours la même peur qui m'envahit quand tu veux parler sérieusement.

La même jalousie qui me déchire, quand tu parles à quelqu'un d'autre que moi... Et la même amertume qui me chuchote que tu ne pourras pas entendre ces mots de ma bouche.

Elle pourra peut-être oser le dire, car Elle n'a pas mon angoisse, ni ma pudeur. Mais Elle à la même fébrilité que moi, et la même difficulté à s'exprimer.

.

.

.

Qu'est ce que c'est ?

Qu'est ce que cette sensation au plus profond de mon être ?

Qu'est ce que cette douleur m'arrachant des larmes chaque nuits ?

Que ces tremblements imprécis, et que cette chaleur montant à mes joues ?

Qu'est ce que cette frustration générant cette colère me consumant ?

Que ces insomnies provoquées par cette douleur et que cette distance prouvant totale solitude... ?

Voilà ce que je ressent : je me sent trahie, lâchée, brisée, méprisée, détestée, dédaignée... Abandonnée.

Je suis frustrée, en colère, vexée.

Et plus que tout.

De la rancune m'a envahie, une rancune sans égale.

Je veux te faire souffrir, et tu sais comme j'ai pu te blesser avant, je peux le refaire, je peux recommencer à exprimer ce désir qui m'envahis, je le peux, j'en ai le pouvoir.

Je m'en empêche, je m'en empêche, parce que je sais que ce n'est pas noble. Parce que je sais que tu ne vaut pas la peine que j'utilise mon pouvoir contre toi.

Parce que je sais que des gens me détestent aujourd'hui à cause de ce désir, tu sais de quoi je parle, tu y a déjà été confronté.

Et tout ce que tu mérites, c'est de pourrir, seul, triste, rongé par la honte, décomposé par le mépris, détruit, blessé, abandonné comme je l'ai été.

Ce qui me fait mal aujourd'hui, c'est de savoir que tu n'es pas celui que je pensais, c'est que tu es le lâche que je ne voulais pas voir en toi.

Je t'ai donné ma confiance et tu as craché dessus, je t'ai tout raconté, de mes désirs les plus profonds, à mes peines les plus dévorantes.

Tu les as balayées d'un revers de mains, posant tes anecdotes futiles sur la table.

Je t'ai donné mon cœur, je te l'ai confié... Tu l'as jeté dans la cage des lions.

Je te déteste.

Je te hais.

Je t'exècre.

Je veux te faire du mal.

Mais c'est tellement dur quand on est à distance.

Tu es fragile.

Tellement fragile.

Tu es tellement facile à blesser.

C'est tellement facile de casser ton âme en deux.

Tu m'as sous-estimée.

Attend toi à des représailles.

Attend toi à mourir en miettes.

Attend toi... À souffrir plus que tu n'as jamais souffert.

Je suis rancunière.

Plus que personne.

Je suis rancunière.

Et cette rancune est maintenant détachée, libérée, cette rancune, je lui fait confiance.

Constance est aux commandes.

Et Violette, avec son "problème", sa "maladie", arrive en force pour venir enfoncer un poignard jusqu'au manche dans ton cœur.


Par Une_Symphonie

Recueil de TextesWhere stories live. Discover now