Chapitre 31

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Je fixe les nuages, allongée sur l'herbe. Le soleil réchauffe ma peau. La légère brise fait danser doucement mes cheveux de façon désordonnée sans réellement que je n'y prête attention car à cet instant, je me pose bien trop de questions. Au final, qui suis-je réellement ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. J'ai failli tuer quelqu'un aujourd'hui et je voulais vraiment le faire. J'en étais capable. La haine et la rage me contrôler, je voyais rouge. Je voulais qu'il crève comme un chien pour ne pas m'avoir aidée. Il était au courant de tout et ça me glace le sang rien que de penser à l'idée qu'Andrew à raconté ses actes de violes incessants dans les moindres détails à beaucoup de monde. Et le pire c'est que personne n'a rien fait. La vie d'une jeune femme de 19 ans n'a donc pas d'importance. Je ne suis un jouet, un jouet qu'il à cassé et que personne ne peux réparer. 

"-Mademoiselle. 

Je tourne la tête vers un garde qui s'est arrêté à trois mètres de moi. Je ne dis rien, le fixant juste, attendant qu'il parle.

-Il est temps de vous préparer. Nous partons d'ici une heure. Me prévient il avant de partir."

Encore une fois, je regarde le ciel. Il y a quelques nuages mais le ciel est d'un doux bleu. Y a t'il quelque chose après la mort ? 

Je me lève doucement traînant les pieds jusqu'au château puis dans la chambre dans laquelle je loge. Nous dînons chez Gorge ce soir et il a clairement fait comprendre que je devais être présente. Je n'en aie pas envie mais le russe m'a nettement fait comprendre  que je n'avais pas le choix. J'ai failli tuer un homme là bas... J'ai failli tuer deux fois... Je suis un monstre.

Je fouille dans le dressings, on m'a demandé d'être bien apprêtée. Je ne sais plus ce que ça veux dire. J'attrape une longue robe fluide en soie rose. Elle traîne au sol dû à ma petite taille. Je l'ajuste donc à l'aide d'une ceinture. Je jette un coup œil au miroir, je suis rassurée quelle ne me moule pas. J'enfile ensuite une paire d'escarpins à petit talon avant d'aller me brosser les dents. Je fais un maquillage le plus simple possible. Mes doigts glissent dans mes cheveux et je ne fais rien d'autre. Je n'ai pas envie de me faire jolie, je n'en aie plus envie. A quoi ça sert si c'est pour que des mafieux dégueulasses ne pensent qu'à m'avoir dans leurs lits, de faire de moi leur poupée. Je ne veux même plus être jolie pour moi-même. Je suis un monstre et les monstres ne sont pas joli. 

Je rejoins le convoi, tout le monde est déjà prêt à prendre la route. Une portière arrière est ouverte et je pense que c'est pour moi. Je me faufile à l'intérieur avant d'attacher ma ceinture sous le regard d'Anatoli. C'est l'homme de toute a l'heure qui conduit. Les voitures ne démarrent pas toutes suite. Cinq minutes après mon arrivée, c'est au tour de Nate de sortir de la demeure, habillé d'un costume violet, d'une chemise blanche et de mocassins noir. Il ressert son nœud papillon avant d'entrer dans la voiture pour s'assoir à côté du mort. Alors que le convoi quitte la cour, le blond chantonne en souriant sous le soupire du brun.

"-Tu ne vas pas faire ça toute la route ?
-J'ai pas le droit d'être heureux ?
-Khvatit pet', ushi bolyat. (Arrête de chanter, tu me fais mal aux oreilles.)
-Je ne chante pas, je fredonne, gudit (fredonne) si tu préfère.

Le russe lève la tête en fronçant  les sourcils vers la direction de son ami. Je ne savais pas que Nate parlait russe.

-Tu es sérieusement entrain de te foutre de ma gueule, là ?
-Oui."

Anatoli sourit avant de retourner sur son téléphone sous le rire du blond. Nate a vraiment l'air détendue et joyeux ce soir. Gorge est un associé très sérieux apparemment, qui tient ses engagements. Il n'a jamais fait de vague et toujours prêt à rendre service. 

La route fut longue dans un silence de mort. A part regarder le paysage défiler ou mes ongles, je n'avais rien d'autre à faire. La propriété du fameux Gorge est immense et merveilleusement bien entretenue. On pourrait se croire dans Alice aux pays des merveilles. Des gardes sont postés un peu partout. Mon regard fixe le lac où l'homme s’est noyé. Pauvre homme, cette mort doit être horrible. L'homme aux cheveux blancs nous accueille tout sourire avec un jeune homme à ses côtés. Je me cache directement dans le dos d'Anatoli vu le sourire qu'il m'a lancé. 
Tous les hommes se font des poignées de mains, Gorge et son ami essaient de me claquer la bise alors que j'attrape la veste du russe d'une main tremblante. Je ne veux pas qu'on me touche. Ce dernier vient à mon secours, ce qui m’étonne par la même occasion. 

Elizabeth.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant