first day of my life

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dans un silence seulement entrecoupés de regards plein d'espoir et de sourires idiots, mark et donghyuck marchèrent jusqu'à ce petit parc boisé, où ils s'assirent en soupirant de bonheur. mark sortit le thermos de chocolat, les guimauves et le plaid mais quand il se tourna vers donghyuck pour lui proposer quelque chose, il ne put que refermer la bouche en un sourire et observer tendrement son béguin, qui s'était allongé pour mieux glorifier les étoiles brillantes de son regard chocolat chaud. alors, mark se perdit dans la contemplation de ce bout de paradis qui respirait à quelques brins d'herbe de son cœur fébrile.

donghyuck attirait les regards et l'affection des gens, c'était indéniable. et le noiraud, lui, n'avait jamais eu l'occasion de pénétrer ces cercles très fermés que forment les élèves populaires. mark était un étudiant normal : il avait des amis, mais pas trop ; des bonnes notes sans qu'elles soient excellentes ; les gens connaissaient parfois son nom sans savoir quel visage mettre dessus ou son visage sans savoir quel nom lui correspondait. tantôt ils enviaient férocement ces élèves, tantôt ils les observaient passer avec ses iris infusés de noir. mais donghyuck ne lui avait jamais fait cet effet-là : il l'avait toujours bien aimé et jamais il n'aurait osé poser des yeux salis par la rancune sur son visage solaire. contrairement à beaucoup d'autres, le châtain souriait toujours à tout le monde, qu'il connaisse leur nom ou pas. il aimait aider : ça se lisait sur son visage et dans son grand sourire. mais bien plus que ses iris chocolat au lait ou ces brins d'arc-en-ciel qu'il glissait parfois dans ses cheveux châtains, ce que mark aimait par-dessus tout chez lee donghyuck, c'était sa foi en l'amour.

c'était lui qui avait créé sweet talk radio. et si l'émission avait existé sans lui, il aurait fallu l'inventer aussi. quand on l'écoutait parler, on pouvait aussi entendre son sourire, qui s'infusaient dans tous ses mots et ses bons conseils. il réussissait toujours à remonter le moral des amoureux inquiets ou des cœurs déçus, il arrivait toujours à trouver les mots pour donner courage aux poitrines qui aimaient secrètement. lee donghyuck donnait envie de tomber amoureux, d'échanger des regards furtifs ou des œillades qui ne se lâchent pas, d'effleurer une main ou d'entremêler ses doigts sans ne plus pouvoir les libérer, de pleurer, de rire, d'avoir le cœur qui implose et qui construit tout sur son passage. lee donghyuck donnait envie de vivre, de mourir et de renaître peu importe la difficulté ou le bonheur des moments passés : il avait foi en la force de l'amour et il croyait qu'il avait la capacité de tout reconstruire et de faire fleurir même les roses les plus abîmées. aphrodite au masculin, il avait reçu de la nature, sûrement pour le remercier de son émerveillement aussi rare que candide pour les cœurs battants, sa beauté et l'affection sans condition des gens qui l'entouraient. 
- hey, mark ?

mark tourna sa tête. hyuck regardait toujours les étoiles et il le trouva plus beau encore que le recueil de poèmes qu'il gardait toujours sur sa table de chevet.
- oui, donghyuck ?

il quitta enfin des yeux le ciel pour se plonger dans celui qui flottait dans ceux de mark. rougissement discret dans la nuit, bien à l'abri de la lumière claire des lampadaires.
- comment tu as su ?

c'était une drôle de question. mark s'allongea près de l'autre garçon, et croisa ses bras sous sa tête noiraude. c'était une très jolie nuit, où il pouvait compter toutes les étoiles du ciel et suivre du regard les avions qui passaient jusqu'à se perdre dans le feuillage des arbres. l'air avait l'odeur de la nuit, cette odeur de feu de bois que mark respirait à fond dès que le bout de son nez fondait dans les heures tardives ou trop matinales. il aimait beaucoup cette odeur : elle lui rappelait la liberté, la tranquillité, le moment parfait pour ne plus se cacher. soudainement, il aima encore plus cette odeur : elle lui rappellerait maintenant le chocolat chaud, les étoiles et le grand bout de soleil qui jouait dans la poitrine de son béguin.
- je sais pas. j'ai juste écouté, je suppose ? je connais ta voix et au bout d'un moment, on entend aussi comment tu te sens. tu avais l'air tout triste, tellement que ça s'est entendu dans tes mots. j'aurais bien aimé que quelqu'un sache pour moi... alors j'ai pas vraiment réfléchi.

ー sweet talk radioWhere stories live. Discover now