Au cœur de l'Empereur

⚜ Chapitre 1 - Nouvel Allié ⚜

(Cette histoire est pour le concours de @ShadowsCousin et @KleinKartoffel)

Dans un bureau situé à l'ouest de la Russie, une grande affaire se discute : conseillers et chefs d'état sont là pour établir un choix décisif.

Deux hommes sont assis, l'un en face de l'autre ; un français et un russe, tous deux assistés par leurs conseillers respectifs. La discussion était encore tendue et l'atmosphère du débat était encore calme et froide, c'est alors que l'invité s'adressa aux hommes à ses côtés :

"Pourrais-je parler seul à seul avec le tsar, s'il vous plait ?"

Tous acquiescèrent et laissèrent seuls les deux dirigeants, France reprit aussitôt la parole :

"Je pense que tu connais mes intentions mais je vais me faire on ne peut plus clair ; je veux m'allier à toi !

- J'attend tes motivations, affirma le russe d'un ton glacial

- Sais-tu seulement combien je t'admire ? Toi, ta résistance impassible, ta grandeur sans limite ! Tu-

- N'uses pas de tes jolis mots pour m'avoir, ta poésie ne marche pas avec moi.

- Je ne te mens en aucun cas ! Pour te le prouver, avec cette alliance je rajoute une offre : une partie de territoire de la Prusse."

Le tsar soupira avant de signer la demande, le français, de son côté, esquissait un sourire devant le visage agacé mais toujours froid de Russian Empire.

C'est ainsi que l'alliance entre la France et la Russie fut signée en 1807.

France et ses hommes repartirent sur leurs pas, une fois revenu à son bureau à Paris, les questionnements se multipliaient dans la tête de l'empereur. Les doutes commençaient à irriter sa joie due à son tout nouveau pacte, seulement ce n'était pas de l'ordre de la gestion de l'armée. Il se demandait s'il parviendrait un jour à faire sortir le tsar russe de son gel, de sa froide solitude.

Pour sa prochaine conquête, il en aurait besoin car France a comme projet d'utiliser son nouvel allié pour l'expansion du territoire français. Mais pour mener à bien cette mission il devra communiquer. C'est alors que lui vint une idée ; le dirigeant se leva de son siège pour atteindre une de ses armoires à papier. Encore avec son beau sourire vicieux aux lèvres il saisît un tas d'enveloppes et des feuilles ornées de dorures et se rassit.

Prenant une plume et de l'encre en plus, il se concentre pour y inscrire sa meilleure calligraphie et ses plus poétiques de phrases.

Des compliments, des flatteries, des promesses, tout un plein de belles choses à destination de l'empereur russe. France espérait attendrir le slave avec ses mots, il était s'y investi qu'il croyait ses propres mots et en rougissait lui-même. Son travail fait, il demanda l'envoi de la lettre à destination de Russian Empire, jurant à son jeune messager que celui qui la lira avant son destinataire sera pendu devant ses yeux.

Un long voyage, une rencontre, une concentration maximale pour sa lettre, France était bien plus fatigué, plus détendu que d'habitude mais pas de repos pour le révolutionnaire; il devait encore s'occuper de paperasse concernant la gestion du territoire espagnol, il reportera au lendemain le rendez-vous avec ses chefs militaires sur la conquête du Portugal.

D'après estimations, l'empereur russe recevra sa charmante lettre dans trois ou quatre jours, laissant le temps à l'inspiration du français de revenir : il comptait désormais lui envoyer un de ces textes chaque semaine au moins. Oui, il était en effet plus qu'investi dans son accord.

Tard ce soir-là, le révolutionnaire cogitait, marchant d'un bout à l'autre de sa chambre éclairée par le peu de rayons de soleil restant, il pensait. Il pensait bien, peut-être trop. Il commençait même à parler à voix haute et laissait s'échapper des morceaux de rire sans aucune raison apparente :

"Une obsession, je dis, c'est une obsession ! Ha ha... Pauvre de moi, je voulais éviter ces choses là pour rester un stratège de génie ! Pourquoi doit-il- , on toque à sa porte, Bien, entrez !

(Un garde ouvre la porte et reste droit devant, s'en voulant d'avoir interrompu son chef dans un de ces moments d'égarement)

- Votre prisonnière souhaiterait vous parler, mon empereur

- Pourquoi donc ?

- Elle désire que la conversation reste confidentielle"

France lève les yeux au ciel avant de rejoindre le geôlier qui le guide, trois escaliers et un sous-sol plus tard, où le français est conduit devant la cellule isolée qui détient l'impératrice de Prusse. La porte lourde se ferme et après l'entente de son bruit sourd, le silence règne pendant une petite dizaine de secondes avant d'être brisé par Prussia, assise sur le pauvre matelas qui lui était donné :

"Tu dois me laisser partir

- Ha ! Pourquoi je ferais une telle chose ?

- Russie avait-

- Qui t'autorise à parler de lui ?!

- Quoi ? Pourquoi celà me serait interdit ?

- Quand lui as-tu parlé pour la dernière fois ?

- Je... Il y a cinq jour, avant de venir ici

- Je ne te crois pas.

- Comment veux-tu que je lui ai parlé avant d'être emmené ici ?

- Tais-toi là dessus et dis-moi ce que tu voulais me dire à propos de lui !

- Il avait comme... comme ambition de déplacer son armée vers tes frontières en passant par mes terres avant l'alliance et-

- Pardon ? Comment es-tu au courant de cette alliance ?!

Prussia reste sans réponse...

- Bah, de toute manière tu ne veux que me nuire et le garder pour toi. Crois-moi qu'un jour je saurais qui t'as mis au courant de tout ça, et tu ne finiras pas en de bonnes mains dans cette histoire, parce que je ne te veux aucun bien ! (France lève son pied pour pousser violemment le buste de la jeune dame contre le mur, la faisant suffoquer) Retiens que si je te garde c'est uniquement pour faire du chantage, garder une deuxième carte"

Sur ces mots froids, le français se retire, tournant le dos à Prussia et la laissant retomber à terre tandis qu'elle fixe la pierre au sol. Les lourds pas de l'empereur s'éloignent, il ouvre la porte et laisse derrière lui le garde la refermer.

Il avait encore ce sourire inquiétant, plein de sombres idées qui, pour lui, semblaient colorées.