La bienheureuse

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Elle s'envole entre mes bras
Soulevée de volupté
Et elle savoure son plaisir
Et me vide d'amour
Elle se nourrit d'être aimée
N'aime pas en retour
Mais son goût sucré
Suffirait à me damner
Je ne prie d'autre seigneur
que ma bien aimée
Ma divine beauté
Qui ne regarde rien d'autre que son reflet
Elle passe devant moi m'embrasse de son parfum
Me caresse d'une mèche de sa crinière
De la couleur d'une nuit éthérée
Laisse les sens égarés
Le désir est une brûlure
Qui soumet devant la cambrure impérieuse de ses reins
L'impertinence de ses seins
La douce chaleur de son ventre
L'emprise charnelle de ses chaires
L'insolence de ses lèvres
La chaude cage de ses cuisses
La fragilité de sa gorge
La finesse de sa peau
Et l'érotisme de son narcissisme
Et la justesse de son orgueil
Qu'aucune femme ne porterai
Avec tant d'aisence
Le joyau de sa jactance
Et elle illumine par sa seule présence
Toutes les vies médiocres
Tout les paysages sans élégance
Toutes les tristesses de l'existence
Toutes les lassitudes de l'errance
On s'accroche à elle
Sachant qu'elle disparaîtra
Le narcissisme craint la fidélité
Moi je l'ai divinisé
Ce n'était pas ma femme que j'ai trouvé
Mais la muse à ma soif de beauté

Le Miroir De NarcisseWhere stories live. Discover now