XV- Peinture et chocolats

1.1K 74 38
                                    

James claqua la porte derrière lui avec force, ce qui fit pousser à Sirius, roulé en boule sous sa couette le grognement de douleur escompté. Le nouvel arrivant s'adossa au battant de bois, tout en fixant son meilleur ami avec toute la colère que son inquiétude avait générée. L'air était saturé des vapeurs d'alcool luxueux, de désespoir et de sel. Des odeurs qu'il sentait bien trop souvent auprès de son meilleur ami. La gorge serrée, il s'avança jusqu'au lit, et ouvrit les rideaux d'un coup de baguette.

-Qu'est-ce que tu fous, Sirius ? Tu ne peux pas te mettre une cuite tous les soirs.

-C'est ce que j'appelle faire la fête. Fit-il avec sarcasme, se protégeant les yeux de ses deux bras. Oh, allez, passe moi tes leçons de morale. Tu as une sacrée descente aussi mon vieux.

-Sauf que moi, ce n'est pas pour fuir mes problèmes. Tu m'avais dis que ça allait mieux...

-C'était le cas ! Tu crois que je t'ai menti ? J'avais arrêté. (Un rictus ombragea un instant son visage, et sa voix se chargea d'amertume). Mais comme on dit, chassez le naturel, il revient au galop. Je suis pourri jusqu'à la moelle, James. Tout autant que le reste de ma putain de famille.

-Ecoute moi. Tu n'es pas tes parents, Sir. Tu es la personne la plus géniale, la plus courageuse et la plus imbue d'elle même que j'ai jamais eu le plaisir d'avoir pour frère.

James s'assit sur le lit et ils s'étreignirent maladroitement.

-Je suis désolé. T'étais plus là, et mes cauchemars s'arrêtaient pas... J'ai... J'ai replongé. Remus m'a trouvé dans un bar du chemin de traverse. Il m'a ramené ici, et il m'a abandonné, lui aussi.

-Tu devrais lui parler, Pad's.

-Pour lui dire quoi ? Je peux pas l'en blâmer. Je serai parti aussi à sa place.

-Quand est-ce que tu vas comprendre qu'on t'aime ? Allez viens Padfoot. Papa James va régler tout ça. Oh, et bois ta potion. On dirait que tu viens de passer douze ans avec des détraqueurs.

-J'ai sans doute été condamné pour un excès de beauté. Ricana Sirius en avalant d'une traite le contenu de la fiole.

-Dans tes rêves Sirichou. En attendant, va te laver. Tu pues. 

___

Guidée dans les dédales de couloirs par Twinkie, Lily trouva Remus dans une sorte de serre donnant sur le jardin, pompeusement intitulée jardin d'été, arborant ses cernes bleutées habituelles, flottant dans un pull en grosses mailles malgré la douce chaleur qui régnait dans la pièce.

"-Bonjour, Lily. La salua-t-il d'une voix douce.
-Salut Rem. Comment ça va ?
-Parfaitement bien. Fit il, prenant une gorgée de son thé pour se donner contenance.
-Ne me prends pas pour une idiote. S'il te plaît. Écoute, on va faire ça court; tu l'aimes ?  

 -Je... Je crois. Il leva des yeux brillants vers Lily. Mais...                                                                                       -Pas de mais. Vous vous aimez. C'est suffisant. Vas y, Remus. Ne ruines pas ta vie parce que tu crois que tu n'es pas digne d'amour.

Il hocha la tête, repoussa son petit déjeuner, embrassa le sommet du crâne de Lily, murmura "contre uno" et sortit en trombe de la serre, la faisant doucement sourire. 
__

Remus poussa la porte de la chambre lilas sans se laisser le temps de réfléchir, et il sentit son coeur se serrer à la vue du beau jeune homme accoudé à la fenêtre de sa chambre, une serviette nouée sur ses hanches et une cigarette entre les lèvres. Il toqua doucement sur la porte pour attirer son attention, sachant à quel point Sirius sursautait lorsqu'on le surprenait, stigmates de son enfance qui crispait toujours de colère la mâchoire de Remus. Le jeune homme aux cheveux noirs se retourna et son coeur fit un bond lorsqu'il croisa son regard. Comment avait-il pu autant lui manquer en l'espace de quelques heures ? 

You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: May 01, 2021 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

Tu rêves, PotterWhere stories live. Discover now