14 : Les découvertes de Leon

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14.
Les découvertes de Leon



Brésil, 1985



           Leon triturait la montre en bronze qu'il portait au poignet gauche. Assis dans un coin de la salle d'étude réservée aux septièmes années, il n'osait pas croiser le regard de Davi, assis juste en face de lui. Ce dernier avait croisé les bras sur sa poitrine, les yeux braqués sur des étudiants qui chahutaient bruyamment un peu plus loin.

Ils n'étaient plus vraiment en froid. Enfin, officiellement du moins. Après une discussion avec Armeline, le costaricien était venu trouver le français pour s'excuser de sa réaction un peu brusque dans la bibliothèque et lui apporter une explication. Leon avait été un petit peu vexé qu'il l'ait cru si facilement capable d'une presque tentative d'assassinat, mais il avait fermé sa bouche. Il n'avait pas envie de jeter de l'huile sur le feu, encore moins devant l'argentine.

Depuis, les deux adolescents arrivaient à échanger cordialement, sans réellement se considérer comme des amis pour autant. Armeline faisait généralement office de médiatrice et parlait bien souvent assez pour trois. Néanmoins, ils formaient un trio efficace et ils arrivaient à s'organiser pour que rien n'entrave leurs temps de recherche.

— Ah, la voilà, lâcha Leon en sortant de ses réflexions alors qu'une adolescente venait d'entrer dans la pièce.

Derrière Armeline se tenait Azalée. La blonde n'avait pas l'air d'être bien sûre de ce qui l'amenait ici, car ses sourcils étaient froncés. Ils se froncèrent encore davantage en voyant que l'argentine l'entraînait vers les deux garçons. Leon sentait les ennuis venir à plein nez.

— Qu'est-ce que vous tramez, tous les trois ? lança abruptement la fille de Kukulkàn avant que ses camarades n'aient le temps d'ouvrir la bouche.

Armeline fit signe à Azalée de s'assoir à la table. Leon ne dit rien. Il sentait que la conversation allait être longue, très longue. La jeune femme était butée et bien trop fière pour concéder quoi que ce soit à qui que ce soit. En réalité, si elle n'avait pas été encore une fois victime d'un accident, ils ne lui auraient sans doute rien dit sur leur enquête. Mais elle avait « mystérieusement » chuté dans l'escalier d'après les dires des témoins et ils avaient tous les trois décidé de tout lui raconter.

— En fait, commença Armeline pour combler le silence qui s'était installé. Après l'incident dans l'infirmerie, on a fait quelques recherches. Je suis persuadée que ce n'était pas une blague et qu'il y a vraiment quelque chose qui hante l'école.

— Si tu acceptes de nous croire, continua Davi. On pourra t'expli...

— Je vous crois.

Leon haussa un sourcil, perplexe. Elle avait été la première à réfuter les théories d'Armeline et à avancer que c'était une blague – dont elle avait d'ailleurs accusé Rowena. Aux yeux du français, la convaincre aussi facilement apparaissait comme trop beau pour être vrai. Pourtant, Azalée l'avait murmuré du bout des lèvres, mais ils l'avaient tous très bien entendu. Elle se racla la gorge.

— Je vous crois, répéta-t-elle légèrement plus fort.

Leon avait visiblement sous-estimé les séquelles que l'accident dans l'escalier avait laissé sur l'adolescente. Plus que prête à croire leur théorie, le français voyait bien qu'elle était maintenant intimement persuadée que quelque chose ne tournait pas rond dans l'école.

Les fantômes de Castelobruxo ❊ HP FANFICOù les histoires vivent. Découvrez maintenant