32 : La frayeur de Leon

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32.
La frayeur de Leon


Brésil, 1985


— Comment c'est possible qu'elle ait disparu comme ça ? Personne ne l'a vu partir ?

Face à lui, Rowena et Tao secouèrent négativement la tête. Leon se mordit la lèvre inférieur, soudain en proie à un très mauvais pressentiment. Ils étaient tellement concentrés sur les murs et cette histoire de rune qu'ils n'avaient pas du tout fait attention aux mouvements d'Azalée. Et après ce qu'il lui était arrivé ces dernières semaines, sa disparition était carrément inquiétante.

— Qu'est-ce qu'on fait ? lâcha Tao d'une voix blanche.

— Il faut qu'on la retrouve, répondit aussitôt Rowena.

Le regard décidé de la sorcière étonna Leon, qui avait entendu dire que les deux jeunes femmes ne s'entendaient guère. Néanmoins, il chassa bien vite cette pensée de son esprit, car l'heure était grave. Il préférait ne pas imaginer ce qu'il pouvait arriver à Azalée, alors que pour le reste du monde, elle était encore censée se trouver entre les quatre murs de l'hôpital psychiatrique.

— On va partir à sa recherche, chacun de son côté, trancha Leon, en prenant les commandes des opérations. Tao, toi, tu t'occupes de traduire ces runes une bonne fois pour toute !

— Hein ? s'étouffa le péruvien en blêmissant. Mais je t'ai déjà dit que je ne comprenais pas la langue dans laquelle elles avaient été inscrites !

— Wyna m'a dit que tu avais payé une fortune pour acheter un livre sur les langues disparues, dont celle des incas. Va voir si tu l'as reçu !

Le concerné ouvrit la bouche, prêt à protester, avant de la refermer et de jeter un regard accusateur à son amie qui haussa les épaules. Leon regarda le péruvien déglutit, visiblement anxieux de la tâche que le premier venait de poser sur ses épaules. Mais le français se souvenait parfaitement des mots de Rowena lorsqu'ils avaient découvert la stèle, dans la forêt. Tao était doué en runologie, jamais le français n'avait entendu quelqu'un parler d'une personne avec une voix aussi remplie de confiance. Et Leon aussi avait envie de lui faire confiance. Même si en réalité, il n'avait pas tellement le choix.

— J'envoie un message par patronus à Armeline et Davi, lança le français juste avant qu'ils ne se séparent.

La disparition d'Azalée trottait dans toutes les têtes, mais mine de rien, il aurait été rassuré que leurs deux autres compagnons soient présents à leurs côtés. La force tranquille de Davi et le calme apparent d'Armeline n'auraient pas été de refus, au milieu de leurs quatre camarades à la personnalité survoltée.

Les trois sorciers se séparèrent. Wyna devait quadriller les étages inférieurs de l'école pendant que Leon s'occuperait des étages les plus hauts. Tao, lui, se rendait en urgence au bureau administratif qui gérait l'arrivée des colis par perroquet, en espérant qu'ils aient reçu son livre. Les deux garçons se séparèrent au niveau du troisième étage, après un dernier signe de tête comme un encouragement.

Le français parcourait les étages en courant, ignorants les regards surpris que les autres élèves qui sortaient du réfectoire posaient sur lui. En d'autre circonstance, il s'en serait inquiété, mais il savait qu'il n'avait pas le temps de sauver les apparences. Il sentait que la moindre minute de perdue pourrait coûter cher à Azalée, et il n'était malheureusement pas à quelques regards de travers près.

Il fouillait toutes les pièces avec l'intime conviction qu'il ne pouvait pas se permettre de laisser quelque chose au hasard. Il s'apprêtait à bifurquer vers les Salles communes quand un son parvint jusqu'à ses oreilles.

Les fantômes de Castelobruxo ❊ HP FANFICOù les histoires vivent. Découvrez maintenant