Chapitre 24

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       « Rikku, rouspéta Manami en prenant mon visage entre ses mains, regarde un peu tes cernes...

- Lâche-moi s'il te plaît ! ronchonnai-je au contact glacé sur ma peau.

- C'est qu'elle s'est levée du mauvais pied... »

Elle me laissa immédiatement et prit une bouteille de lait avant de le verser dans mon verre.

Après ça, nous entendîmes les escaliers en bois grincer sous des pas légers.

« Bonjour...

- Ah, Jiro, sourit ma mère, viens manger. »

Le petit se mit tranquillement à table, l'air encore endormi.

La télévision dans le salon se faisait entendre depuis la cuisine où nous étions. Mon père, mon oncle ainsi que son épouse discutaient sur leur divan en visionnant les informations. Il était bientôt onze heures.

« La paumée. »

Ma vision se troubla un léger instant avant de glisser vers mon interlocuteur.

« On est seuls, déclara Jiro en buvant d'une traite son jus de fruits.

- Et donc ?

- Ta mère vient de partir faire les courses, et ton oncle est dans le salon... »

Je clignais rapidement des yeux :

« Je ne vois pas où tu veux en venir. »

Jiro poussa un bref soupire avant de se lever avec son verre, puis le remplit d'eau du robinet jusqu'à la moitié.
Il revint ensuite en face de moi et déposa le petit récipient sous mes yeux.

« Faisons des tests ! me dit-il tout d'un coup.

- Encore ? Quels tests ?

- Essaie de contrôler l'eau par la pensée ! Vu que t'es en lien avec elle ! »

Il se fichait de moi ?

« À quoi ça servirait, c'est que dans le cinéma.

- Pourtant les démons existent, me fit-il remarquer, même s'ils sont dans des œuvres fictives.

- J'ai un origine inconnu, pas un pouvoir de télékinésie, je calai ma tête contre ma main, blasée.

- Après tout ce qu'on a essayé ? Tu vas pas me dire que c'est pire que le vol que t'as fait l'autre jour ?

- T'avais juré d'emporter ce secret dans ta tombe ! m'outrai-je tandis qu'il m'évoquait à nouveau ce souvenir gênant.

- Allez quoi ! Ça coûte rien de tenter ! »

Je dévisageais le liquide transparent dans le verre. Ce n'était pas faux, ça ne changerait de toute façon rien dans ma vie.

« Bon, je me redressai, les coudes sur la table, te moque pas.

- Désolé c'est déjà le cas... » se pinça-t-il les lèvres.

Je me mis donc à fixer l'eau comme si ma vie en dépendait. Comment faisaient-ils dans les films ? Ils se concentraient, repoussaient toute pensée intrusive dans leur esprit, en gardant son attention sur la cible dans la grande partie des cas. Simple à dire, dur à exécuter.

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