Liés Par Les Dieux - Editer

Chapitre 1

En ce début de novembre 2016, sur le territoire de la Meute de la Lune, le manoir de l'Alpha Suprême n'était pas totalement endormi. Une lumière provenant du deuxième étage du bâtiment montrait l'acharnement d'un homme sur son travail. Voilà plusieurs semaines qu'il n'avait pu faire autre chose que travailler sur ce dossier qui avait fait tomber plus d'un Lycanthrope dans la folie. Regroupant plusieurs Alphas de la région, ils cherchaient la trace d'une relique datant de l'origine de leur race. Un homme, habillé de noir, était assis devant un bureau en bois massif et remplissait des formulaires d'inscription pour de futures formations concernant ses employés. Cet homme avait des cheveux bruns et portait un début de barbe. Ce qui le distinguait des autres hommes pouvant lui ressembler était son physique musclé ainsi que les traits typiques de ses origines grecques. Un autre homme entra dans la pièce, essoufflé. Il était habillé d'un costume brun même si ce dernier était légèrement défait du fait de la course de l'individu.

– Alpha, nous avons enfin trouvé la trace du collier. Le signal est faible, mais constant.

L'Alpha se leva d'un bond sous l'effet de la nouvelle. 

– D'où provient le signal ?

– D'un gymnase dans une ville à la périphérie de Limoges.

– Très bien, allons-y.

Les deux hommes sortirent du manoir pour se rendre dans une limousine qui les attendait devant. Le trajet ne dura pas longtemps, une dizaine de minutes tout au plus avant d'arriver devant le fameux gymnase. Ils entrèrent et se dirigèrent vers la salle où des bruits de raquettes et de voix se faisaient entendre à cause du résonnement. À son entrée, l'homme en costume noir monta dans les gradins sur sa droite et repéra la jeune fille qui avait déclenché sa curiosité parce que, durant le trajet, son bras droit lui avait décrit les conditions du signal et ce qui aurait pu le provoquer : une concentration portait sur l'objet pour qu'il puisse aider la personne dans une tâche qu'elle accomplissait. Personne encore à ce jour n'avait réussi à déclencher les pouvoirs du collier. Voilà pourquoi le bras droit était essoufflé à son entrée dans le bureau de son supérieur. Cette personne avait donc déclenché le dispositif de la ville, certainement à son insu, et cela avait envoyé le signal au bras droit.

La jeune femme avait de longs cheveux ébène qui étaient retenus par une queue de cheval sur le haut de son crâne. Sa peau était aussi blanche que de la porcelaine. Ses yeux ressemblaient à deux émeraudes ayant des reflets gris. Sa bouche était fine. Elle portait un simple débardeur violet qui laissait dépasser sa brassière noire. Elle avait une forte poitrine et l'on pouvait voir facilement le casque d'hoplite posé. Il tenait avec une chaîne attachée autour du cou de la jeune fille. Elle portait un jogging noir ainsi qu'une paire de chaussures grises. Elle était en train de faire un match contre deux autres personnes. L'un était grand et l'autre était plus petit, mais il restait grand. Le premier devait avoir une vingtaine d'années, peut-être plus, et l'autre devait être juste plus vieux que la jeune fille. Malgré ce handicap – jouer seule contre deux –, la jeune fille parvenait à les mettre en déroute par des feintes, des contre-pieds maîtrisés et des départs rapides. Alors que le plus petit des deux hommes renvoyait le volant, elle le renvoya sans qu'ils puissent le rattraper.

– 20 - 17 ! dit le plus vieux du groupe.

Elle prit le volant qu'il lui présentait, se plaça et servit. Le petit objet alla d'un camp à l'autre si vite que l'homme en noir n'arrivait pas à suivre les échanges des yeux par moments. Soudain, il remarqua un détail, on aurait dit qu'elle dansait.

– Ses mouvements sont gracieux, n'est-ce pas, Alpha ?

– En effet. Il faudra la suivre à son départ.