Liés Par Les Dieux - Editer

Chapitre 3

Après cet incident, Anna n'eut aucune rechute due au stress. Il s'était même stabilisé à un degré normal pour la race humaine quoique légèrement supérieur, mais rien de bien alarmant pour son état de santé. Et chose surprenante, Anna, ayant repris les cours, excellait dans toutes ses matières. Elle avait même retrouvé le goût à la parole et elle s'était renseignée pour refaire du théâtre, mais dans une troupe plus conséquente, mais plus tard, une fois son diplôme en poche. Comme elle était assez occupée avec les cours qu'elle devait absolument retravailler, les parents de Cyprien ne lui avaient pas encore montré une quelconque attention, car leur fille Iridessa, ayant été choquée par cette fameuse après-midi, faisait plusieurs cauchemars et n'osait plus entrer dans le salon. Elle passait le plus clair de son temps dans le jardin, à regarder le bassin de carpes japonaises.

Par une belle journée ensoleillée marquant la fin de l'hiver, la sœur de Cyprien s'était assise à son endroit préféré lui permettant de regarder le bassin sans effrayer les poissons qui y nageaient. De son côté, Anna sortit de la bibliothèque et faillit heurter une dame à la chevelure magnifique, aux yeux de bois et à la peau rosée

- Excusez-moi madame, je ne vous avais pas vue, s'excusa la jeune humaine.

- Ce n'est rien, il faut dire aussi que j'avais les pensées ailleurs... Alors vous êtes Anna, la protégée de mon fils, n'est-ce pas ?

- C'est exact, madame. Pardonnez-moi, mais je ne pense pas connaître votre nom.

- Oh oui, je m'appelle Céline, et c'est à moi de m'excuser, c'était très impoli de ma part.

- Ce n'est rien, Céline, tout le monde a le droit de faire des erreurs, vous savez.

- En effet. Vous êtes en première, c'est ça ?

- Oui, en modélisation et éco-conception.

Elles arrivèrent dans le salon et Anna remarqua que, là où le sang avait été répandu, il ne restait presque plus rien. On avait mis un tapis pour cacher, mais il était au lavage. Son regard se porta immédiatement sur le jardin et remarqua la petite plongée dans ses réflexions.

- C'est votre fille, assise près du bassin ?

Céline tourna la tête vers le bassin et soupira légèrement.

- Oui, c'est elle... Elle passe ses journées assise là, à fixer le vide ou les poissons.

- Vous permettez que j'aille lui parler ?

Céline hocha la tête et elle partit prendre un livre dans la commode près de l'entrée. Elle s'assit sur le canapé clair et entama sa lecture. Anna sortit du manoir par la grande baie vitrée et se demanda pourquoi elle était si large. Tout en y réfléchissant, elle se dirigea vers le lieu de cachette de la jeune Iridessa. Elle s'assit à côté d'elle et regarda les poissons nager en attendant qu'elle remarque sa présence. Elle n'attendit pas longtemps avant que la jeune enfant ne porte son regard sur elle.

- Tu vas mieux ? lui demanda-t-elle

Anna la regarda tendrement, comme si elle se sentait obligée de veiller sur cette enfant. Elle hocha la tête à l'affirmative et la remercia de s'être interposée. Iridessa la regarda et ne tenant plus, fondit en larmes. Elle se leva et partit en courant en direction de la forêt. L'adolescente voulut la rattraper, mais elle était déjà loin. Elle décida donc de partir à sa poursuite et, en entrant dans la forêt, elle eut comme un pressentiment. Faisant comme si de rien n'était, elle courut à la recherche de l'enfant, mais ne trouva aucune trace d'elle. Affolée, elle l'appela et ce fut alors qu'un jeune loup apparut ; il avait le regard colérique et son pelage était légèrement terne, comme s'il était directement relié à ses émotions. Le loup se mit à grogner sur l'humaine et se positionna pour attaquer. Anna prit peur et voulant reculer, trébucha sur une racine apparente et tomba au sol. Le loup s'avança lentement alors que l'humaine était totalement terrorisée et tentait de reculer pour mettre le plus de distance possible entre elle et lui tout en tenant son collier d'une main ; le tenir contre elle la rassurait assez pour éviter que son esprit ne divague sur des scénarios tous plus horribles les uns que les autres. Une ombre apparut dans le champ de vision d'Anna et le loup blanc de ses rêves atterrit sur le dos du loup étranger.