Jour après jour

Jour 38 - suite

Des voix se faisaient entendre au loin, tandis qu'une chaleur rassurante irradiait son corps. Il se sentait incroyablement bien, si bien qu'il n'avait aucunement l'intention d'ouvrir les yeux dans les prochaines minutes. Tout ce qu'il voulait, c'était de profiter de cette sensation qu'il ressentait. 

Hélas, les voix se firent de plus en plus bruyante, ce qui eu tôt fait de le ramener à la conscience. Ouvrant ainsi ses yeux, il tomba sur une scène particulière. Devant lui, Sakusa se retenait visiblement d'étrangler le grand brun face à lui, celui-ci prenant apparemment un malin plaisir à être insupportable. 

Il tourna son regard sur le côté, pour tomber directement celui doré de la source de sa précédente inconscience. Bokuto resserra légèrement son étreinte et commença à lui parler, l'air soucieux malgré son sourire. 

" Akaashi tu te sens bien ?" 

Sa phrase attira aussitôt l'attention des deux autres qui se tournèrent derechef vers lui, attendant une réponse à la question posée. Le passeur dégluti, n'étant pas fan de cette soudaine attention sur sa personne. 

" Les gars, sortez s'il vous plaît. Vous le gênez." 

C'est finalement de nouveau Bokuto qui parla, évitant de ce fait la corvée au brun, qui venait de remarquer un détail capital. 

Oh grand dieu. 

La chaleur qu'il ressentait précédemment, et qu'il avait toujours, était en réalité le corps de l'ace. Celui-ci avait en effet passé un bras dans le dos du passeur, le soutenant contre lui, en position assise. Comment était-il sensé réagir à cela ? Non, vraiment, Bokuto n'était pas bon pour sa santé mentale. 

" C'est bon Akaashi, on est que tous les deux. Ça va mieux ? T'arrives à respirer correctement ?" 

Éloigne-toi, et peut être que mon cœur cessera de faire de la tachycardie. 

Il hocha néanmoins la tête en signe de réponse, provoquant alors un agrandissement du sourire déjà présent sur le visage du capitaine. 

" Tant mieux, tu m'as grave fais peur tout à l'heure, à t'évanouir comme ça. Les autres sont restés au gymnase, pendant que je t'amenais à l'infirmerie." 

" D'où ma présence ici. Bokuto-san ?" 

" Oui ?" 

" Peux-tu ... Me lâcher s'il te plaît ?" 

Un "oh" silencieux sortit de ses lèvres quand il prit conscience qu'il tenait encore le brun dans ses bras. Il le relâcha de suite, tout en se mettant à rire de gêne. Une main dans les cheveux plus tard, il reprit la parole. 

" Akaashi... Tu sais, comme je t'ai reconnu et tout... Tu veux bien, genre hm, accepter un rendez-vous ? Pas sortir tout de suite avec moi hein, tant fait pas, j'ai bien vu comment tu as réagis..." 

Akaashi soupira, presque blasé contre lui-même d'avoir réagi ainsi, pour une simple demande. Prenant son courage à deux mains, il saisit celles de son interlocuteur et se mit à parler. Tout en évitant les yeux de Bokuto bien sure, il ne fallait pas trop en demander. 

" Bokuto-san, pardon d'avoir ... De m'être évanouis. J'ai juste été surpris, de la facilité que tu as eu à me reconnaître, de ta franchise, et du fait que ... Même après m'avoir vu physiquement, tu veuilles tout de même sortir avec moi." 

" Akaashi laisse moi clarifier un truc" il se rapprocha, ancrant son regard dans celui outremer du passeur. "Don't be shy, deviens mannequin. Tu as clairement les capacités pour. Et puis même, je n'aurai jamais pu être déçu, parce que c'est toi Akaashi, et c'est tout ce que je veux." 

Comment pouvez vous resister quand votre béguin se déclare ainsi ? Simple, ce n'est pas possible. Et pour une fois, Akaashi décide d'ignorer ses doutes et peurs. 

" Sors avec moi, Bokuto-san." 

Celui-ci se mit à sourire et hocha la tête à plusieurs reprises, l'air ravis. 

" Avec plaisir !!" 

Les deux étudiants échangèrent donc un sourire commun, tandis que leurs doigts, déjà liés, s'entrelaçaient davantage. Puis, d'un mouvement infime, Bokuto se rapprocha et murmura, presque tout contre les lèvres du brun. 

" Je peux ?"

C'est une pression contre ses propres lèvres qui lui répondit.