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Londres. Toujours Londres, avec sa pluie et le Big Ben... toujours aussi tranquille. Tranquille? Non, habituel. Londres n'était pas ce qu'on pourrait décrire de tranquille, de plus, quand l'ancien médecin de l'armée, John Watson, passait son après-midi avec celui qu'il aimait décrire comme son meilleur ami -ou quelque chose qui pourrait s'en rapprocher-, Sherlock Holmes.

Effectivement, Watson avait déménagé un peu plutôt dans un autre environnement, soucieux que sa fille, qu'il aimait plus que tout, ne tombe pas sur de la drogue, comme par hasard, dans l'appartement bordélique qu'il partageait, jusqu'alors, avec son colocataire aux manies étranges. L'homme aux cheveux bouclés noirs ferma ses yeux bleus, complètement étendu sur son fauteuil habituel, essayant de faire abstraction à l'homme horriblement ennuyeux qui semblait se vendre pour être son nouveau colocataire. Pris d'une soudaine perte de patience, Holmes lança en un soupir ce qu'il pensait vraiment:

-Ennuyant.

L'homme qui était assis sur la chaise des clients, n'en étant toutefois pas un, arrêta de parler d'un coup, comme s'il venait de comprendre de son bavardage incessant tuait à petit feu le détective consultant. En réalité, seulement John avait la politesse de faire semblant de l'écouter.

-Pardon?

Sherlock lança un regard glacé à sa nièce d'exactement quatre ans quatre mois et deux jours, Rosy, qui s'apprêtait à jouer avec un petit couteau qui lui servait à ouvrir les lettres. Elle se recula et prit, à la place, par peur de ce regard, un crâne d'oiseau pour le montrer à son père. Il parla un peu plus fort et rapidement, comme s'il n'avait pas que ça à faire.

-Vous m'avez bien entendue. Ennuyant. Que vous le soyez, ce n'est pas un problème, presque tous le sont, je m'y suis habitué, mais vous n'avez rien à raconter et vous parlez depuis, je dirais... (il jeta un regard à la montre de son meilleur ami en toute subtilité) quarante deux minutes.

L'homme ria d'une façon quelque peu étrange, avec ce que le détective aurait déterminé comme de la rancœur, s'il avait compris un petit peu mieux les sentiments humains. Bien sûr, il en possédait, mais il en faisait toujours abstraction, les ignorants royalement. Ils ne servaient à rien, sauf à ralentir ses enquêtes. L'inconnu reprit la parole, comme s'il crachait ses mots.

-Et est-ce un problème?

Sous les yeux de John qui supplia mentalement que son ami n'y aille pas trop fort, cette fois-ci. Le sociopathe s'exclama, tout en sautant sur ses pieds pour se remettre debout, ce qui fit peur à leur... invité?

-Mais, bien sûr que c'est un problème! Je n'arriverai jamais à ne serait-ce que rentrer dans mon palais mental! De plus, le violon vous embête, vous êtes beaucoup trop sociable -je ne tiens pas à avoir beaucoup de visite- et vous n'avez pas besoin de logement, seulement, vous vouliez habiter avec moi, pour n'importe quelle raison que votre petit cerveau défectueux vous a trouvée. Mais qu'est-ce qu'il vous a passé par l'esprit? Quoique, je ne devrais même pas poser cette question vu le nombre d'absurdité qui sort de votre bouche.

L'homme bafouilla quelque chose avant de s'en aller en claquant la porte, outré. Sherlock soupira d'ennuie tandis que John commença à lui faire la morale.

-C'était méchant, Sherlock.

-Oh. Vraiment?

Le détective n'avait aucunement l'air de s'en préoccuper, ni même d'avoir pitié de l'homme qui venait de sortir si précipitamment de chez lui. Il se contenta de reprendre place dans son fauteuil habituel. Il se demanda sérieusement si la constatation de Watson était nécessaire et pratique, mais il comprit, comme dans la majorité des cas, que non. Il se rassit dans son fauteuil, prenant son violon, laissant sortir quelque note de cet instrument en le prenant comme s'il jouait de la guitare. John soupira. Sherlock lui dit, les yeux plissés, comme s'il ne se souvenait plus de la réponse:

La démarche de l'ombre (En écriture)Onde histórias criam vida. Descubra agora