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- Alors, c'est vrai, dit celui qui adorait faire des colos et qui, pour l'instant, avait les cheveux presque rouges.

Son ton était neutre, ce qui ne présageait rien de bon.

Je hochai la tête sans un mot, car j'avais la gorge trop nouée pour parler.

Lewis tourna autour de Rose - ou du moins ce qu'il en restait - , examinant son corps comme un médecin légiste.

Finalement, au bout de quelques minutes, il lâcha :

- Je ne te pensais pas capable de faire une chose pareille.

Essayant de maîtriser la peur dans ma voix, je répliquai :

- Et bien tu t'es trompé.

Lewis me regarda en haussant un sourcil.

- Pourquoi tu l'as tuée de manière aussi violente ? me demanda-t-il après m'avoir dévisagé pendant longtemps - tellement longtemps que j'avais senti mon visage chauffer.

Je décidai de lui dire la vérité.

- Elle a harcelé Emilie et l'a poussée au suicide. Elle méritait de mourir dans d'atroces souffrances.

Lewis me regarda encore pendant un moment et je crus voir une lueur amusée dans ses yeux.

- La vérité, Célia, dit-il enfin, c'est que je suis d'accord avec toi. C'est juste Emilie et Lucie qui sont choquées. Matthieu n'arrête pas de rigoler comme s'il avait quelque chose à voir avec l'histoire, même si je ne sais pas quoi, mais en tout cas, moi je suis fier de toi.

Et sur-ce, il me déposa un baiser sur le front et je lui souris en refoulant mes larmes.

- Matthieu m'a sauvé la vie.

Lewis fronça les sourcils.

- Comment ça ?

- Je me battais contre Rose, et elle avait clairement l'avantage. J'allais bientôt lâcher, alors j'ai dit le truc le plus débile de l'univers ; je lui ai dit : "Regarde derrière toi !" et ça a du attirer l'attention de Matthieu qui a compris que j'étais en difficulté et a lancé une flèche qui a atterri dans l'oeil de Rose. Alors, j'ai pu reprendre l'avantage. Sans Matthieu, je serais morte.

Sans un mot, Lewis prit ma main dans la sienne.

- Alors, j'irai le remercier d'avoir sauvé la meilleure petite amie du monde, dit-il avec un sourire malicieux.

Je sentis mes joues devenir rouges.

- T'exagères, rétorquai-je.

- Même pas, contesta Lewis avant de m'embrasser.

On meurt pour une aveugleWhere stories live. Discover now