1850 [terminé}

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Miss Triguane attendait le retour du comte Griffind, avec impatience. Elle eut pour ordre de lui faire éviter la salle à manger et celle de réception. Arya souhaitait faire la surprise à Alexandre, au moment du passage à table. L'intendante devait bien s'avouer que sa protégée était des plus douées, quant à l'organisation d'événement. Elle y mettait tout son cœur. Alors qu'elle inspectait les meubles, pour enlever le restant de poussière, un cheval entra dans la cour. Miss Triguane fronça les sourcils. Le maître était parti en calèche. Se pouvait-il qu'il ait eu un problème ? L'intendante sortit à la rencontre du nouveau venu. L'homme enleva son chapeau, pour la saluer.

- Madame. Je suis ici, de la part du comte Griffind.

Miss Triguane le fit entrer et lui donna une boisson chaude pour qu'il puisse se réchauffer.

Arya venait de terminer de se coiffer quand Miss Triguane entra, dans la chambre. Chloé se tourna vers sa mère, heureuse de pouvoir partager un moment avec elle. Néanmoins, face au regard de la nouvelle venue, elle n'eut pas de mal à deviner qu'une mauvaise nouvelle l'accompagnait. Arya se tourna vers l'intendante et sembla faire le même constat. Son sourire s'évapora. Elle posa sa brosse à cheveux.

- Quelque chose ne va pas ? Demanda-t-elle, hésitante.

- Un domestique c'est présenté pour m'informer que Monsieur Griffind ne rentrerait pas, pour le dîner. Son client l'a invité à rester manger.

Un silence suivit l'annonce. Chloé le brisa et vint à la rencontre d'Arya. La déception pouvait se lire sur le visage de son amie.

- Je suis terriblement navrée.

Un silence suivit les excuses. Arya sembla revenir de loin.

- Ce... Ce n'est pas grave. Les affaires sont les affaires...

Miss Triguane s'approcha de sa protégée et lui saisit les mains, avec douceur.

- Souhaites-tu que je lui fasse parvenir un messager ?

- Non. Cela doit être important, s'il y reste.

- Il ne sait plus ce qu'est le réveillon de noël.

- Ne t'inquiète pas, ça va. Profitez du dîner.

- Ne souhaites-tu pas venir manger avec nous ? Lui proposa l'intendante.

- Non, j'ai besoin de rester seule.

Arya ne souhaitait pas dissimuler sa déception. C'était beaucoup plus fort qu'elle. Chloé attrapa la main de sa mère et lui signifia d'abandonner la bataille. Miss Triguane se décida à la suivre et referma la porte, derrière elle. Arya se laissa tomber, sur le lit, et enleva ses boucles d'oreilles. Elle regarda par la fenêtre. Toutes ses pensées allèrent à ses parents et son frère. Elle détestait les noëls, sans eux. Elle avait espéré pouvoir en connaître un, plus heureux, cet année, au côté du comte, mais elle s'était trompée. Arya soupira, les larmes aux yeux.

Alexandre raccompagna Christophe, à l'entrée. Son partenaire d'affaire ne pouvait pas rester, pour le souper. Le comte Grisson avait proposé à Marie de passer la soirée, en sa compagnie, et Alexandre ne comptait pas le priver de ce plaisir. Alors qu'ils discutaient de leur rendez-vous, sur le perron de la demeure, la calèche de Marie apparut, en bout de route. Le visage radieux de sa passagère apparut, à la fenêtre. Elle fronça les sourcils lorsqu'elle découvrit le comte Griffind.

- Bonsoir Messieurs. N'êtes-vous toujours pas rentré, Alexandre ? Demanda-t-elle.

- Nos clients nous ont proposé de rester souper, avec eux, ce soir. Nous ne pouvions, tous deux, refusé.