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Chloé et Miss Triguane repassèrent voir Arya, rapidement. Alexandre semblait vouloir leur laisser un peu de répit. Le trio occupait la plupart de leur temps à discuter de la vie au manoir, avec Mlle De Jolie. Arya apprit que le père du comte Griffind était arrivé, il y avait de ça quelques semaines. Elle était presque déçue de ne pas pouvoir le rencontrer bien qu'elle se douta que sa réputation devait être faite, auprès de l'homme. Mme Griffind du se charger de la décrire comme incontrôlable et orpheline. Elle partait donc avec pas mal de défaut, à son actif. Elle réussit à sourire de ce constat. Les rencontres, lors du mariage de Christophe et Marie, allaient être des plus mouvementés. Chloé posa sa tasse, sur la table. Elle jeta un regard, timide, à sa mère et se lança.

- Tu sais Arya... Il... Le comte n'est pas bien.

- Je le sais...

- Ne pourrais-tu pas...

- Chloé ! La coupa sa mère.

- Je sais que ce n'est pas notre place mais il a tellement fait pour nous...

Arya observa ses amies. Elles vivaient réellement mal l'état d'Alexandre. L'inquiétude se lisait sur leurs traits. Peut-être devait-elle faire quelque chose ? Ce n'était, certes, pas son rôle mais elle ne pouvait pas laisser le comte Griffind, seul. Pas après tout ce qu'il avait fait pour elle, Chloé avait raison, sur ce point.

Alexandre sortit de son bureau, la tête pleine de chiffre. Il salua Henri et ne put s'empêcher d'espérer de ne pas avoir à croiser Émilie ou Madame Griffind. Sa future épouse ne cessait de le poursuivre pour prendre les décisions, vis-à-vis du mariage. Sa mère, quant à elle, ne lui faisait que des reproches quant à son attitude froide, envers Émilie. Alexandre ne pouvait lui donner tort. Il ne souhaitait pas jouer la comédie. Il ne voulait pas créer une illusion de vie heureuse. Il était comme un fugitif, au sein de sa propre demeure. Heureusement pour lui, son père était là pour le soutenir et lui changer les idées, dès qu'il le pouvait. Néanmoins, Alexandre ne pouvait s'empêcher de ressentir de la rancœur quant au fait qu'il l'avait promis en mariage, contre de l'argent. Bien que les choses fonctionnassent ainsi, pour beaucoup de personnes dans cette société, ses parents lui avaient toujours assuré qu'il pourrait épouser celle qu'il souhaitait. Arya était juste arrivée trop tard alors qu'il avait lui-même finit par croire que l'amour n'existait pas. Alexandre réussit à atteindre la cuisine pour grignoter. Chloé entra à sa suite.

- Mr Griffind. Je suis navrée de vous déranger, mais vous avez un visiteur.

- Un visiteur ?

- Oui, une question d'affaire. Je n'ai pas vraiment compris.

- Très bien...

Chloé regarda ses pieds, mal à l'aise. Elle toussota et reprit la parole.

- Cependant, il vous attend au bout du chemin...

- Pourquoi ne pas l'avoir fait entrer ?

- Il ne le souhaitait pas.

Alexandre détailla la domestique, fronçant les sourcils.

- Chloé... Me cacheriez-vous quelque chose ?

- Non monsieur... Je dois retourner au travail.

La domestique ne lui laissa pas le temps de poser plus de questions et s'effaça, précipitamment. Alexandre l'observa et haussa les épaules. Émilie descendait les marches, alors qu'il allait sortir.

- Où allez-vous, mon cher ?

- Il semblerait qu'une personne m'attende, pour discuter affaire. Je vais voir de quoi il en retourne.

1850 [terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant