Pont Neuf

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Pont Neuf comme tu m'humilies
Par ta lumière qui rayonne
Et lorsque tu plonges tes bras
Dans les eaux glacées de la Seine
Tu t'élances comme un cadavre
Squelette dansant et vivant
Et ton regard impair et vide
Tremble prospere et las d'aimer
Et se mire seul et flatté
Dans le grand trou rempli de larmes
Pont Neuf que je hais que j'adore !
Ô Pont Neuf grand, immense, et mort !
Courbé, éteint par le soleil
Malade encore de ne pas voir
Le ciel, le temps et les nuages
Les étoiles et la lune. Dors,
Pont Neuf il est trop tard pour être
Il est une heure pour être aimé
Passée hélas ! Et tu attends.
Je suis de ceux qui te regardent
Tu me rappelles le futur
Et quand tu serres tendrement
Tout l'air le vent et tout l'hiver
Que tu enlaces amoureusement
Mon paradis et mon enfer
Toute ma prose et tous mes vers
Et toutes mes raisons d'aimer
Pour ne plus vivre et détester
Pont Neuf qui regarde marcher
Tous les passants qui vagabondent
Sur mes joues sales et irritées
Tous les poètes qui t'écrivent
Et tous les rires qui t'admirent
Et tous les oiseaux qui te hurlent
Pont Neuf : majestueux défunt

26/11/12

poésies étoufféesWhere stories live. Discover now