24 Jours Avant Noël

10 Jours Avant Noël

Mardi 15 décembre :

Je n'ai pas revu Valentin, ni Isaac depuis samedi. Je ne sais même pas si Isaac est toujours là, ou s'il est rentré chez lui, j'espère qu'il est parti, je n'ai aucune envie de le voir.

Vers dix heures, quelqu'un frappe à la porte de la chambre :

- Entre, criai-je.

Je vois les cheveux en pagaille de Valentin passer par l'ouverture de la porte puis il entre complètement.

- Ta sœur m'a fait entrer, se justifie-t-il.

Je pensais qu'il serait un peu vexé après ce qu'il c'était passé samedi, mais apparemment non.

- Tant mieux. Ça me fait plaisir de te voir. D'ailleurs, je voulais m'excuser pour la dernière fois avec Isaac et tout.

- Ne t'inquiète pas, je comprends, on a tous un passé, c'est comme ça, il faut l'accepter, c'est tout. Le présent est bien plus important, je trouve.

Quand il dit ça, j'ai l'impression qu'il ne parle pas que de moi, mais de lui aussi, avec ce qu'ils leur aient arrivé à sa fille et lui.

Je lui souris et propose :

- Ça te dirai qu'on aille à la patinoire ? Juste toi et moi ?

- Allons-y !

La patinoire n'est pas loin. La dernière fois que j'ai chaussé des patins, je devais avoir 20 ans. Mais comme on dit, le patin, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. Valentin est à l'aise sur la glace, il est gracieux, tout le contraire de moi qui ne fait que de tomber, je dois être à peu près aussi élégante d'un éléphant. Je me tiens à la rambarde. Valentin doit s'apercevoir que je suis complètement désemparé sur la glace parce qu'il se moque de moi gentiment :

- Alors, tu ne sais plus patiner ? Pourtant, à l'époque, tu étais imbattable. Tu avais même le surnom de "princesse de la glace", si je me souviens bien.

Ah, oui, le fameux surnom qui m'a suivi toute ma scolarité.

- C'est vrai que j'étais plutôt forte, mais les temps ont changé et je crois que j'ai besoin d'aide.

Il me prend par les mains et m'entraîne derrière lui. On s'amuse, on rigole, on patine, on est heureux tout simplement. Je n'avais pas ressenti ce sentiment depuis longtemps, trop longtemps. Ça fait du bien. Je l'aime de plus en plus, je le sens. Mes pensées partent à la dérivent, elle s'envole. Je suis plongée dans mes pensées, je ne fais plus attention et on se retrouve tous les deux par terre. Je me tourne vers Valentin que j'ai malheureusement entraîné dans ma chute. Il n'a pas l'air blessé, il arbore un grand sourire.

- Tu étais dans la lune ? À quoi pensais-tu ?

- Euh...

Je ne sais pas trop si je dois lui dire que c'est à lui que je pensais, mais après tout, il a le droit de savoir.

- J'avoue que je pensais à toi...

Je me sens rougir, mes joues sont en feu. Valentin, lui, sourit de plus belle.

- Je te déconcentre à ce point, princesse.

Il se met debout et commence à rire. Je l'imite et dis :

- C'est ça ouais ! Tu vas voir ce qu'elle va te faire la "princesse".

Je me relève tant bien que mal, et je me dresse devant lui. Pour le déstabiliser, je l'embrasse sur la joue. Valentin rétorque gêné :

- Tu ne sais pas faire mieux ? Je te montre si tu veux ?

- Vas-y ! J'ai hâte de voir ça.

Et il m'embrasse. Le moment est magique, on est sur la glace, il ne fait pas chaud, mais je me sens bien dans ses bras qui m'enlace. Pendant un instant, dans ma bulle, j'oublie tout, je ne pense à rien d'autre, je ne pense qu'à une seule chose et c'est la personne qui est en face de moi.