CHAPITRE 5: L'enfant du Soleil

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•Vince•

Je me lève en sursaut, j'ai fait un rêve très étrange. J'ai rêvé de Vénus alors que cela fait plusieurs jours qu'elle ne vient plus au lycée... Elle était là à côté de moi, elle me regardait fixement sans me parler. Je criais son prénom, mais elle ne me répondait pas. Ses yeux vitreux semblaient vides, on aurait dit qu'elle était un corps sans âme. J'ai commencé à vouloir m'approcher d'elle, mais plus j'avançais plus elle s'éloignait. Donc j'ai couru jusqu'à n'en plus pouvoir. La brise du vent faisait danser ses beaux cheveux que j'aime tant, mais étrangement, ils étaient d'un blanc pur. Elle était enfin proche de moi, je me voyais si près du but. Nos corps allaient enfin se toucher, j'allais effleurer sa peau lorsqu'elle disparut dans un nuage de fumée.

~

Je me réveille hébété, ce rêve m'a totalement perturbé. Je commence même à penser à Vénus dans mes rêves, cette fille m'obsède. De toute façon, je n'ai pas le temps de rêvasser, je ne veux pas être à nouveau en retard au lycée.

Je me prépare en vitesse, un jean et un sweat noir seront ma tenue du jour. Je prends ma brosse et essaye de dompter la crinière qui a remplacé mes cheveux. Après avoir réussi à avoir une coupe plutôt présentable, je prends mon sac et dévale dans la salle à manger déjà essoufflé. Ma mère me regarde d'un air désespéré et me dit :

- Mais qu'est-ce qui se passe encore Vince ? Combien de fois je t'ai dit de te lever plus tôt pour que tu évites de courir tous les matins pour aller au lycée !

Je lève les yeux au ciel et lui dépose un tendre baiser sur sa joue ridée par la vieillesse. Je lui sors de plates excuses, prends un croissant et me glisse à toute vitesse dans le hall d'entrée. Je la regarde un instant, le sourire aux lèvres.

Ma mère a les yeux creusés par la fatigue. Elle est la cheffe d'une grande entreprise de marketing et travaille dans le monde entier. Je suis très fière d'elle surtout que mon père, si on peut appeler cela un père, m'a abandonné dès ma naissance pour des raisons qui me sont totalement inconnues. Il nous a abandonnés parce qu'il ne voulait tout simplement pas assumer ses actes, il ne voulait pas être père et être encore moins le père de l'enfant de cette femme qu'il méprise tant. Le bruit de mon téléphone me sort de mes pensées douloureuses. C'est Hélinor, elle est déjà en bas de chez moi et elle est plutôt énervée, car je suis en retard comme à mon habitude. Il faut que je me dépêche, je ne veux pas me disputer dès le matin et encore moins avoir une leçon de morale de la part d'une amie.

Je descends les escaliers en trombe et ouvre la porte principale de mon immeuble. Une brise glacée me chatouille le bout du nez. Je déteste l'hiver. J'aperçois Hélinor qui me sourit à pleines dents, munie de son thermos sûrement rempli de chocolat chaud. Son sourire s'efface subitement et elle réplique en vitesse :

- Vince ! Mais qu'est-ce que tu faisais, je t'attends depuis au moins vingt minutes et depuis tout ce temps le vent glacial congèle mes joues ! Je n'aime pas, il ne fait pas beau en ce moment et tu m'obliges à rester dans la rue !

- Désolé. Bon, on y va ? Je ne veux pas être en retard.

On se regarde en silence avant d'éclater de rire en cœur. On laisse la bouche de métro nous engouffrer dans son antre. J'aime bien être en compagnie d'Hélinor, mais je me sens malgré tout très seul et triste... Il me manque juste Vénus pour être à nouveau pleinement heureux,  j'ai besoin de la revoir et de lui parler. J'ai tout simplement besoin de sa présence dans ma vie.

~

Nous avons réussi à arriver à temps au lycée. Néanmoins, on s'est quand même fait réprimander par l'insupportable surveillante madame Lorin.

Qui es-tu?Where stories live. Discover now