&&. 𝓐𝐋𝐈𝐄́𝐍𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍.

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏 :

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ㅤㅤㅤㅤㅤㅤㅤㅤㅤ" Le soleil ne nous tuera jamais. "

Mes perles émeraudées se posèrent sur son faciès, ses dires me réveillaient de mes songes avec une facilité si déconcertante que ce n'était même plus surprenant. Les rayons de l'astre régnant comme roi dans le ciel carressaient mes joues, si froides malgré la chaleur de cet été, ainsi que son minois si mirifique à mes yeux. C'est avec surprise que je remarquais son regard sur moi, à cet instant, je sentais une bouffée de chaleur grandir sur mes joues d'enfant mais je n'hésite pas une seconde à cacher mon visage avec mes cheveux même si la longueur de mes fils monochromes ne voilait pas l'entièreté de mes rougeurs.

ㅤㅤㅤㅤㅤㅤㅤㅤ" Eh, Abʼ, tu m'écoutes quand je te parle ? "
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Je bougeais seulement la tête de façon positive à sa question, tournant alors mon visage vers le ciel. Je serais sûrement plus concentrée face à lui. Il posait le livre qu'il avait à côté de lui, profitant alors de la vue qui était possible d'admirer dans les recoins de cet endroit, nous étions tous deux allongés sur l'herbe fraîchement arrosée par Sœur Soriante, certaines perles d'eau s'amusaient à visiter quelques recoins de nos nuques, ce qui nous faisaient parfois frémir même si un soudain rafraîchissement comme celui-ci ne nous faisaient pas de mal.

ㅤㅤㅤㅤㅤㅤㅤ" C'est comment de l'autre côté du globe ? Tu penses qu'ils font quoi en ce moment ? Si le soleil brille ici, ça veut dire que la lune est de leur côté.. Ils sont entrain de dormir alors ! Tu penses qu'on pourra partir d'ici ? ʼFin, moi, ce que je veux c'est partir loin de la terre, je veux visiter toutes les planètes de notre système solaire et même si c'est pas possible parce que c'est du gaz, eh bah, je serais le premier garçon à avoir mis un pied dessus. Et à ce moment là, où que sont mes parents, ils pourront dire que ce Jack OʼBrian qui passe à la télé, c'est leur fils !! Eh mais ça te dit d'y aller ensemble ? On pourrait ramener Alice aussi, j'suis sûr qu'il sera d'accord pour nous accompagner ! "

Pendant son monologue, je n'ai pas eu l'envie de le couper ou de répondre à ses questions jusqu'à la fin, je préférais profiter du doux son de sa voix qui résonnait dans mes oreilles. Au final, je ne répondis seulement d'un oui, accompagné d'un hochement de tête et d'un sourire timide. Mes iris étaient remplies d'étoiles face à lui, je n'étais que admiration, et peut-être un peu plus que cela. Alors qu'il me rendit un rictus bien plus digne du mien, il ferma les yeux tout en prenant une grande inspiration. Je fis de même. Peu à peu, je me retrouvais dans le royaume de Morphée, il m'attendait, sur son trône dorée, avec la même expression sur le visage, comme toujours, une bienveillance et une douceur si singulière, il ouvrit ses bras pour m'offrir une possibilité de me loger près de lui. Ses longs fils dont la couleur est semblable à un épis de blé carressaient le haut de mon front, ses phalanges se posèrent sur mes joues afin de me rapprocher un peu plus de lui, telle une petite créature je me blotissais contre sa tunique qui épousait les traits de la physionomie de son torse quelque peu musclé. Malgré l'absence de couverture, une douce chaleur me recouvrait, ce qui me donnait l'impression d'être comme dans mon lit. Parfois, je sentais un souffle près de moi, une respiration qui s'unissait presque à la mienne : l'envie d'ouvrir les yeux était si présente mais je ne voulais pas quitter les bras de la divinité. Mais c'est lorsqu'il y avait l'ombre d'une femme enrobée dans des vêtements religieux qui détruira tout. Mes paupières s'ouvrent, je me voyais retirer de force des bras de Morphée, j'étais effrayée, lui, était toujours sur son trône, mais son expression avait changée : laissant de côté son sourire divin et sa douceur si singulière pour une mine si mausade et mélancolique, une tristesse si réelle qu'elle pourrait briser le cœur de n'importe qui. Lorsque j'ouvrais réellement les yeux, Jack était à quelques centimètres de moi, toujours endormi, puis quand j'entendis un raclement de gorge, je me tournais et remarqua Sœur Soriante. Elle était accompagnée de deux petits enfants, deux jumeaux seulement âgés de sept ans, elle tenait entre ses bras un nouveau-né, c'était une nouvelle étant arrivée la veille, et puis il y avait ce garçon qui ricannait, un grand brun aux cheveux ni trop courts ni trop longs, une coupe au bol à vrai dire, tout les garçons avaient la coupe au bol sauf Jack qui persistait à qu'on ne touche pas ses cheveux sous peine d'une violente crise de sa part, le brun avait de magnifiques perles vertes à la place des yeux, de vrais pierres précieuses. Comme les miennes. Je le connaissais bien, voire très bien, après tout nous sommes nés tous les deux dans le même foyer, par les mêmes ascendants, c'était mon frère : Alice. Sœur Soriante était toujours là, elle grimaçait en regardant Jack gesticulait et marmonnait. Elle m'adressa ensuite un regard et prit la parole.

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ㅤ⠀ ⠀⠀ㅤㅤㅤㅤ" Réveille le et rentrez dans la bâtisse, c'est bientôt l'heure de manger. Préparez la table en attendant que les plus grands se chargent de découper les légumes. "

Tournant les talons par la suite, elle rentra dans notre "maison". Avec toute la clique qui suivait sauf Alice, qui profita que Jack soit toujours endormit pour sortir un feutre de sa poche et dessiner sur son visage, tout avec son air taquin. Je soupirais, parfois, je me demandais s'il était réellement âgé de quatorze ans, il était tellement puéril et en même temps il se montrait si mâture dans certaines situations. Lorsqu'il partit rejoindre les autres sous les appels de Sœur Soriante, je finis par réveiller Jack, une douce poussée et il ouvrit enfin les yeux. Il était temps pour nous aussi de rentrer à l'orphelinat Hamilton.

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