HÉROS

CHAPITRE 36 :

J'ouvris les yeux. Le soleil m'aveuglait. Où je suis ? Une abeille passait près de moi, et je réalisais que l'herbe verte chatouillait mes bras. Je vis du coin de l'oeil une silhouette et tournai la tête vers celle-ci. Une touffe dorée vint m'aveugler.

« Salut. »

J'ouvris les yeux plus distinctement. Je me rendis compte que cette silhouette plutôt forte portait un immense manteau rouge. Ses yeux bleus azur me plongeaient dans une vague de réconfort. Je me relevais doucement. Je sentis alors des immenses courbatures me contraignant de m'asseoir. Je regardais mes avant-bras. Des immenses bandages les couvraient. Je regardais autour de moi, et vis simplement une immense plaine fleurie. Je me tournai vers Renji.

« Où nous sommes ?
-Je ne sais pas, je me suis réveillé et j'étais ici. Tu étais à côté de moi. Nos blessures se sont refermés et nous avons été soigné, mais impossible de comprendre pourquoi nous sommes ici.
-Je vois. Tu as réussi à te lever ? Demandai-je, contemplant les énormes et profondes cicatrices sur son abdomen à découvert.
-Non. Ca doit faire une heure et je suis complètement séché.
-J'imagine. »

Je n'arrivais même pas à bouger mes doigts. Soudain, au loin, une forme familière apparue. Une grande femme blonde et vêtue de vêtements mauves s'approcha de nous en courant, tenant dans ses bras différentes plantes et autres médicaments. Un homme était sur ses pas, brun et élancé. Shôta et Ellen. Une fois arrivé vers nous, elle posa toutes ses provisions.

« Ne bougez pas, ce sera rapide. »

Elle prit une grande plante beige et dure comme une écorce d'arbre et la cassa en deux. Elle l'écrasa dans ses mains et mis la fleur dans sa bouche. Elle la mâcha pendant quelques secondes, avec une tête sereine. Elle recracha sa mixture et divisa dans ses mains, façonnant deux petites boules beiges. Elle posa la moitié sur le tatouage de Renji et je vis les poils de Renji s'hérisser. Elle s'avança vers moi et me posa l'autre moitié sur mon creux substernal. Je sentis une vague de froid s'immiscer dans tout mon corps. Je frissonnai de froid, et pris une profonde inspiration. On est bien amochés. Je vis une vapeur blanche s'échapper de mes bras, de ma joue me cachant la vue, de mes mollets et de toutes mes blessures. J'en sentis même s'échapper de mon crâne. Le paysage était idyllique avec ses couleurs pastels que les fleurs mettaient en avant. Les papillons et autres insectes étaient en plein travail. On les dérange sûrement.

« Écoutes-moi Renji, repris Ellen. Tu es le Descendant de Kagutsuchi, donc ta furie spirituelle ne t'a pas atteint, et ce n'est pas avec si peu que tu mourras. Néanmoins, ta transformation a failli entraîner ta mort.
-Je sais. Dit-il, les dents serrées.
-T'étais-tu déjà transformée dans le passé ?
-Par accident. Ca s'était tout aussi mal passé.
-C'est Sabrine qui t'a retiré ta magie ?
-Oui. »

Renji baissa la tête. J'entendis ses dents grincer. Il s'en veut.

« Si Shôta avait reçu un coup plus violent et qu'il ne se serait pas réveillé à temps, ça t'aurait coûté très cher. Quant à toi, dit-elle en se tournant vers moi. La technique que tu as utilisé te laissera ses marques à vie, continua-t-elle en me montrant mes avant-bras. Les dons des dix premières techniques des Kamis Primordiaux sont irréversibles, j'espère que tu en étais consciente.
-Oui. Me permis-je de répondre. »

Renji ne me fis pas taire. Sans comprendre pourquoi maintenant je pouvais lui parler, je tendis coup d'oeil vers Shôta. Celui-ci semblait avoir totalement récupérer et s'inquiéter pour son frère aîné.

« Où sommes-nous ? Demandais-je.
-Dans une passerelle entre le monde réel et celui des kamis.
-Pardon ?!
-Tu as bien entendu ne me fais pas répéter. Dit-elle d'un ton sec. On ne peut pas rester ici bien longtemps, notre porte de sortie serait bientôt découverte et fermée. Les kamis ne sont pas au courant que nous avons pénétrer une petite partie de leur territoire, donc si vous avez repris conscience, je nous prierai de partir au plus vite.
-Vous pouvez marcher ? demanda Shôta.
-Je pense. Répondit son frère. »