CHAPITRE 26 :

5 1 0
                                    

Nous nous étions cachés derrière des tonneaux, bientôt expédiés dans la Cité. Nous étions arrivés à la cité depuis environ deux heures, mais il n'y avait pas moyen d'entrer avec Kyo. Nous avions donc fait rapetisser la petite chose et nous avions essayé de rentrer en civil. En se faufilant dans la file d'attente, nous vîmes un avis de recherche, accroché juste au dessus du comptoir :

« Avis à la population :
L'armée recherche activement deux fugitifs portant deux grandes capes marrons se baladant sur le dos d'un Kone. Si vous avez des informations les concernant, venez au Palais des Rois pour déposer votre témoignage. »

Suite à ça, nous ne pouvions plus nous faire passer pour des civils. Manquant de temps, nous n'avions pu que nous cacher. Cela faisait donc deux heures que nous cherchions un moyen de désespérément rentrer dans la cité. D'après ce que m'avait dit Renji sur le dos de Kyo, cette ville était bien plus grande que Vinidé. En effet, d'après lui et ce qui diffère de Vinidé, c'est sa répartition spatiale. Chaque quartier s'occupe d'un domaine : par exemple, le quartier des Affaires pour un espace qui va être réservé à la vente et le commercial ou encore le quartier des Cerisiers pour l'espace délimité de la caserne. D'après lui, ce serait une ville polycentrique d'où le fait de son inégalité socio-spatiale mais de son dynamisme positif. Ses paroles malheureusement ne m'ont qu'embrouillé le cerveau plus qu'il ne l'était déjà mais j'avais appris quelque chose que je pourrai ressortir à l'occasion à Temio. En étant plongée dans mes pensées, je n'avais pas forcément pensé à un plan pour entrer. C'est alors que Renji, qui jusque-là faisait le guet discrètement pour ne pas se faire repérer depuis nos pauvres petits tonneaux nous servant d'abris, vint à ma rencontre.

« J'ai trouvé notre moyen d'entrer. »

Il pointa du doigt une vieille charrette, dans la file d'attente dédiée aux transports. Une toile en coton recouvrait le corps de carriole. Elle devait sûrement transporter des marchandises vu sa taille, mais l'espace réservé à ses dûs était grand ouvert. Ils ont dû l'ouvrir en avance pour la vérification.

NDA : note de l'auteur
La vérification est un processus qui est d'inspecter les cargaisons avant qu'elles entrent dans Lusaka pour éviter des éventuels attentats. C'est un système de douane en quelque sorte.

Je pris alors Hacétio sur mes épaules et je me mis à couvert mais tout en m'approchant de la route. Une fois que la charrette nous avait dépassé je courais après elle, suivit de Renji. Je montais dedans sans trop de difficultés et tendis la main à Aloïs. Il la prit, sauta par dessus la rambarde, mais la charrette s'arrêta brusquement. Il bascula en avant. Son dos fit un gros "crac" mais il se retint de faire du bruits. Nous entendions alors les gardes demander l'avis de passage du marchand.

« Nous allons vérifier que vous ne transportez pas de passagers clandestins. Déclara le garde.
-Oh, mais allez-y je vous en prie, l'espace qui vous intéresse est déjà ouvert. »

Faut se cacher ! Renji était encore à terre. Il avait été projeté derrière des caisses de provisions. Je me jetais sur lui, et dans mon élan, je pris une couverture qui était sur d'autres caisses et la mit sur nous. L'homme s'avança et scruta chaque coin de la charrette. J'entendais ses pas s'éloigner et me permis de souffler.

« Vous pouvez avancer, allez dans le quartier des affaires je vous prie. Savez-vous où c'est ?
-Bien sûr que oui ! Que croyez-vous, je ne suis pas débutant en la matière. Dit-il, un cheveu sur la langue. »

La charrette redémarra. On est vraiment passés.... J'enlevai le drap sur nous et me relevai. En jetant un œil sur mon camarade, je vis la tête rouge pivoine de Renji. Je ne pus m'empêcher de sourire.

HÉROSWhere stories live. Discover now