Chapitre 5

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Il fait beau, les oiseaux chantent. Toutes ces conditions auraient dû rendre ma journée parfaite. Et pourtant, c'est avec un mal de crâne horrible et  les yeux gonflés à cause de toutes les larmes que j'ai versé. Et avec un mal de dos qui me fait terriblement souffrir. La cause : le fait que j'ai dormi sur le sol froid de mon salon et comme seule armure contre le froid, une couverture rose ridiculement courte.
Bref c'est pourquoi je me réveille de mauvaise humeur aujourd'hui.

Je me lève difficilement et je m'avance vers la cuisine ouverte sur le salon. Matt est déjà à sa place habituelle et son petit déjeuner est déjà prêt. Je remarque un verre d'eau et un Doliprane posé devant ma chaise.

- Mathieu Leblanc, je t'aime. Je dis sincèrement.

Je mets le médicament sur ma langue et bois une gorgée de cette eau-de-vie. Je sors un bol et mes céréales favoris, les Trésors. Je remplis mon bol à ras bord et commence à mangé. Je sens le regard insistant de mon coloc et je sens qu'il a quelque chose à me dire mais il se retient.

- Quoi ? Je demande pour mettre fait à sa torture.

Il hésite pendant quelques petites secondes et se lance :

- Pourquoi t'es-tu mis dans cet état, la nuit dernière ? Enfin je veux dire, en 5 ans de colocation, je ne t'ai jamais vu comme ça !

Comment annonce-t-on a son meilleur ami qu'on va partir définitivement ? Que son amie ne serait plus là pour faire sa lessive ? Est-ce que je vais devoir faire preuve d'euphémisme ? Du style, je vais partir au ciel ou je vais dormir pendant très longtemps ? Je vous pose la question car je ne sais pas. Enfin, en plus de 300 ans de vie, je n'ai jamais eu à faire une telle sorte d'annonce.

- Je vais mourir. Je dis d'une traite. C'est comme un pansement, tu tires d'un coup sec. Tu as mal un certain temps mais ensuite, tu te sens beaucoup mieux. Simple, rapide et sec.

De toutes les réponses qu'il aurait pût me dire. Je ne m'était pas attendu à ça. De tous les scénarios que je me suis faite dans ma tête, c'était la réponse la moins probable.

- Je sais.

Je sais, c'est tout. Je suis sensée dire quoi ? Il n'était pas sensé dire ça ! Je veux dire une personne dites normale, je ne sais pas, doit pleurer ou au moins être désolée. Et déjà, comment l'a-t-il appris ? Je ne l'ai su que hier soir. Le vieux et lui sont de mèches ?!

- Hein ?! Comment ? Quand ?

- Pendant ton Bad Trip. En rentrant à la maison je t'ai vu sur le sol du salon et tu pleurais littéralement toutes les larmes de ton corps. Quand tu m'as vu, tu t'es empressée de t'excuser. Tu m'a dit que tu étais tellement égoïste de me quitter si soudainement mais que mourir était ton plus grand rêve. Je n'était pas sûr de comprendre mais tu viens de confirmer mes pensées.

Je ne sais pas quoi faire alors je pleure. Je ne devrais pas pleurer. Ce n'est pas à moi de pleurer. Je le regarde dans les yeux. Il a des cernes énormes. Le pauvres n'a pas dû dormir. Tout ça par ma faute. Il a les larmes aux yeux, il a envie de pleurer mais se retient. Je ne suis vraiment qu'un monstre sans cœur. Et je me déteste pour ça. Alors je souris, pour essayer de faire descendre la tension.

- Ne me dis pas que tu vas pleurer ! Toi, le grand général qui a sauvé tant de personnes durant ta vie antérieure. Tu vas vraiment pleurer pour moi ? Je dis en pouffant de rire.

- Et puis quoi encore ! C'est à peine si je t'apprécie ! Il s'exclame. Mais je ne comprends pas. Il t'as proposé de mourir comme ça, sans raison particulière ? Il continue.

- Bien sûr que non, enfin ! Je dois accomplir une mission qu'Il m'a confié. C'est une sorte de récompense, si tu veux ! Je lui explique.

- Et c'est quel genre de mission ?

Faucheuse - Tome 1 : Le LienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant