𝐃𝐨𝐧'𝐭 𝐆𝐢𝐯𝐞 𝐔𝐩 [Terminée]

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No matter what you did it was always not enough for your mother

Je descends dans le salon pour prendre mon goûter, je sors du frigo un yaourt nature. J'essaie de faire des efforts en ce moment, de manger plus, de ne plus me préoccuper autant du nombre de grammes de sucre et des calories dans les aliments. Même si c'est dur, je suis déterminée. Je ne veux pas m'enfermer dans l'affreux cycle de l'anorexie. Je pioche ensuite un gâteau au chocolat dans une des armoires de la cuisine puis m'assois à table. Ma mère me regarde intensément depuis tout à l'heure, mais j'évite soigneusement son regard que je sais pleins de reproches.

- Tu ne devrais pas manger autant, Alise, calme toi, tu vas devenir grosse, finit-elle par dire, voyant que je ne me préoccupe pas d'elle.

Grosse ? Un mal-être et une colère monstre empli mon cœur tout entier. J'attends de voir si mon père, qui est assit à côté d'elle compte dire quelque chose, mais ça ne vient pas. Pendant ce temps-là, je bouillonne de colère et finis par exploser, n'en pouvant plus de me taire devant leur sale comportement avec moi.

Je sais que j'ai fait des choses affreuses dont je ne me pardonnerai sûrement jamais, mais ils ne peuvent pas être aussi méchants juste pour me le faire payer...

- Pardon ?? Vous êtes sérieux ? C'est à cause de personnes comme vous que des gens tombent dans l'anorexie !! Vous devriez avoir honte ! je crie, hors de moi. Je jette ma cuillère sur le sol sans pouvoir me contrôler, et me lève en pleurant de rage. Vous êtes toxiques, vous m'entendez ?!

Je cours le plus vite que je peux jusqu'à ma chambre, ferme la porte et m'allonge sur mon lit sous la couette. Je commence à regretter d'avoir dit tout ça, mais en même temps ça m'a fait tellement de bien. C'est comme si j'avais eu un poids invisible tout ce temps et que je m'en étais enfin libéré. Je renifle et essuie les larmes qui ont coulé sur ma joue. Je les déteste. Je les aime. Très paradoxe tout ça.

Je les détestaime. Comme on dit, il n'y a qu'un pas entre l'amour et la haine.

Je commence à me calmer, doucement, mais sûrement. Ma respiration devient plus lente, et la douleur dans ma cage thoracique se fait moins sentir.

Grosse ?
Grosse ?
Grosse ?

Pourquoi serait-ce une honte d'avoir plus de poids que les autres ? Pourquoi devrai-je m'empêcher de manger pour ressembler à toutes ces filles sur les réseaux ou dans les magazines ? Tout n'est pas que physique.

Et puis je les emmerde. Tous ceux qui nous font croire qu'on doit être "parfaits", tous ceux qui nous font sentir comme des moins-que-rien. Qu'ils aillent tous se faire foutre.

C'est décidé peu importe ce que mes parents pourront dire, je partirai à mes 18 ans et me débrouillerai puis ferai un merveilleux voyage à travers le monde. Je vais avoir un futur. Où je serai heureuse. Sans eux.

Mes parents ne m'ont pas reparlé de la soirée, j'ai à peine osé descendre manger mon repas, mais j'y suis quand même allée et il régnait vraiment un affreux silence de mort, j'ai eu l'impression d'être de nouveau au moment du deuil de Violette. Je regarde l'heure, il est seulement minuit alors j'attrape mon téléphone posé sur ma table de nuit et décide d'envoyer un message à Louis.

Moi : "t'es réveillé ?"
Lou : "non"
Moi : "ah ah. hilarant"
Lou : "va te coucher, ou je vais te frapper avec ma bouteille d'eau, qui d'ailleurs, se trouve être juste à côté de moi"
Moi : "et comment ? t'es même pas avec moi, en plus je suis sûre t'oserai pas"
Lou : "me défie pas. je vais venir exprès chez toi."
Moi : "mouais"
Lou : "DORS !!!"
Moi : "ça va, ça va. bonne nuit Louis <3"
Lou : "bonne nuit Alise, repose toi bien, à demain ! <3"