VII.

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« mais je ne comprends pas, je vais aller où, tu as dit? » je répète devant ma mère et mon père, qui sont visiblement hors d'eux même.
« dans un internat, jeune fille, pour surdoués!» ma mère pose les mains sur ses hanches.
« quoi? Mais je ne comprends pas...»

Mon père s'avance vers moi.

« À CAUSE DE TOI, JE SUIS DEVENU UN HARICOT VERT! »

Ma mère s'effondre sur le sofa en pleurant « qu'allons nous faire? »

________

Comment ai-je pu faire un rêve aussi débile? Je suis une surdouée non? Je ne devrais pas faire des rêves sur les théorèmes de maths où les problèmes de physique?

Malgré le fait que tu sois intelligente, tu restes un singe, m'aurait dit ma mère.

Je pousse un petit rire nerveux, et me découvre pour marcher jusqu'à la salle de bain qui se trouve au bout du couloir. Je marche sur des œufs, littéralement, car je sais que si ils se lèvent, ils me priveront de n'importe quoi d'autre, c'est-à-dire, tout.

Mes mains passent sur l'interrupteur et allume la lampe au plafond, qui émet un petit grésillement.

Toi aussi tu as du mal à te réveiller, lampe?

Et voilà que je parle toute seule maintenant.
J'ouvre le robinet pour laisser couler l'eau dans le lavabo, puis passe mes mains en dessous et sur mon visage.

Ne te regardes pas dans le miroir, tu vas faire une crise cardiaque.

Je me colle au lavabo, mais une douleur au niveau du ventre m'en empêche. Mes mains parcourent mon tee-shirt et le soulève, découvrant un hématome violet. Il s'étire du dessous de mes cotes jusqu'à mon nombril.

Je te hais, Ornella.

« pfouu » je soupire.

Il faut avouer qu'Ornella est largement pire que son frère. Lui se contente de m'ignorer, où de me lancer ce que j'appelle des insultes, mais qui ne sont que certains noms d'oiseaux ou un petit tête à claque, toujours suivit d'un sourire, avec des bousculades, mais ça n'est jamais allé plus loin que ça, sauf la fois où il m'a fait un croche-patte, ce qui n'est plus jamais arrivé d'ailleurs.

Tiens, Monsieur a des oreilles finalement?

D'ailleurs je savais qu'il ne le faisait pas par plaisir comme sa sœur, puisque ça ne durait pas très longtemps en général, alors qu'elle, elle avait prit un malin plaisir à me faire souffrir, devant tout le monde.

« je dois arrêter de me prendre la tête pour eux » je chuchote, pour ne réveiller personne.

Puis je retourne me coucher, sans oublier la convocation de mes parents, qui reste en travers de ma gorge.

Lorsque je me réveille, il est six heures et demi.

Wouah, des fois ce que je dis, ça n'a vraiment, mais alors, aucune importance.

Comme tous les matins actuels et à venir, je me rends dans la salle de bain pour passer de l'eau sur mon visage avant de descendre pour prendre mon petit déjeuner.

Pas de Yan, venu supplier, pas de parents criant que c'est près, tiens, auraient-ils décidé d'être moins chiants?

Je descends les escaliers et cherche des yeux ma famille. Mon père et ma mère sont attablés et prennent un petit déjeuné, que j'appelle "adulte".
Une café, avec du pain et du beurre.
À côté se trouve évidemment Yan, qui prend un déjeuner que j'appelle "enfant" parce qu'il prend deux tartines de Nutella avec un chocolat chaud, ce qui pourrait passer en d'autres termes, sauf que Yan, ne sait pas manger correctement. D'ailleurs au moment ou je vous parle, il a presque du Nutella jusqu'au front, et la moitié de son chocolat a finit sur la table.

journal de pensées foireusesWhere stories live. Discover now