Chapitre 8

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Après avoir mangé des sandwichs, nous nous allongions côte à côte. C'était l'un de ces moments qui semble suspendu dans le temps, où tout semble facile et tout va de soi. Se sentir pleinement connecté à ce qu'il se passe, dans le moment présent, réalisant que l'apaisement n'est ni hier ni demain mais qu'il est maintenant. L'air marin, la douceur des rayons du soleil sur mes joues, mes pieds contre la douceur du tissu. Tout est parfait, me dis-je avec un sourire sur les lèvres.
J'avais le sentiment d'avoir découvert quelque chose sans même savoir quoi exactement.
La suite de l'après-midi, après une longue balade en voiture, nous finîmes en ville à boire un café au lait d'amande pour moi et noir pour Lazzaro. Nous étions sous une haute arcade où un petit orchestre jouait un air de musique qui se déployait avec allégresse dans le grand espace. La vie battait son plein, des femmes et des hommes discutaient, mangeaient, échangeaient des paroles à la fois bruyantes et qui pourtant s'accordaient agréablement avec le cadre que cette douce après-midi d'été nous offrait.
Mes yeux se dirigèrent vers ceux de Lazzaro, il observait tout ce beau monde. Ses lèvres mouillées par le café bougèrent, il sourit.
Mon ventre se serra agréablement, et mes joues prirent sûrement quelques teintes de plus.
Je sentis ses doigts frôler les miens sur la table, puis s'en emparer complètement.

« Ça fait longtemps que je t'attends » dit-il de sa voix grave.

Mon regard se fit questionnant, je ne compris pas immédiatement le sens de ses mots. Je ne soutins pas son regard, et observa nos mains liées. Cette proximité était tellement naturelle, j'avais l'impression d'avoir eu cela avec lui une vie entière. Je me sentais transparente, vulnérable mais rassurée, comme si j'avais trouvé un endroit pour lequel j'errais alors que pourtant, j'avais toujours pensé savoir où j'allais.

« Tu te sens bien ici ? » continua t-il alors que j'étais restée silencieuse.

« Oui mais je sens qu'il y a quelque chose qui m'échappe. Pourquoi toute cette attention envers moi ? Je sais bien que ce n'est pas du genre des Moretti... »

« Je prends soin de ce qui compte pour moi. »

« Ce qui compte pour toi ? Ça ne fait pas longtemps qu'on s'est rencontré, je ne compte pas pour toi, pas plus qu'une connaissance lambda. »

« Toi, tu me connais depuis peu, mais moi je te connais depuis des années. » Il serra ses doigts autour de ma main, son regard s'était voilé d'une ombre.

« Expliques moi parce que je ne suis pas sûre de tout comprendre. »

« Il n'y a rien à comprendre Alaïa, profites de l'instant et fais moi confiance. Finis ton café, on y va. »

Je soutins son regard cette fois.

« Je crois qu'il y a tout à comprendre au contraire et non je te ferais pas confiance Lazzaro, pas gratuitement... Et visiblement tu sais des choses que je ne sais pas et qui plus est me concerne.»

Je me levais de la table et réajustais ma robe avant de me mettre à marcher vers le centre. Il me suivit de près après avoir laissé quelques billets sur la table. Il s'empara de mon bras pour que je ralentisse. Un frisson parcouru mon échine tandis que mon dos ne fut qu'à quelques centimètres de son torse.

« Je voulais laisser à ton grand-père le plaisir de s'en charger mais visiblement je dois lui passer quelques mots. » dit-il de sa voix dure.

Nous nous dirigeâmes vers la voiture. Je m'installai en le regardant se mouvoir à travers le pare-brise et il resta quelques minutes avec son téléphone à l'oreille avant de rentrer à son tour dans l'habitacle. Qu'est ce qu'il se passait ? L'ambiance avait changé du tout au tout depuis ce matin.
Le retour se fit dans un silence pesant, il m'accompagna jusque dans la maison, salua mon grand-père et tous deux allèrent dans le bureau du haut.
Une heure plus tard, je fus convier à les rejoindre. Mon grand-père désirait me parler et je fus surprise de voir que Lazzaro était toujours là, debout face à la fenêtre.

« Assieds-toi Alaïa, il y a un sujet important dont il faut que je te parle. »

La Promise (1er jet) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant