13,1 - Souffrance

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Depuis combien de temps était-il là ? Il ne le savait pas. Toutes les heures le Docteur venait le voir pour lui injecter quelques chose dans le bras à l'aide d'une seringue, c'était une espèce de produit bleuâtre quasiment transparent. On lui avait dit de ne pas résister, alors il avait obéit. Cependant à chaque fois que la seringue s'apprêtait à percer sa peau, une voix trop rauque pour être la sienne lui soufflait : « Tu peux résister maintenant ». Il ne savait pas d'où elle venait, ni même pourquoi elle venait. Il savait juste qu'elle était là, qu'elle ne partait pas, mais plus encore il savait que cette voix ne lui voulait que du bien. Malgré tout il se débinait avant de passer à l'acte toutes les heures, après tout on lui avait ordonné de ne pas résister.

Du côté des prisonniers, ils avaient tous été droggé et changé de cellule. Ce qui différait avec la dernière était le mur du fond qui ressemblait à une vitre, couverte d'un store métallique automatisé. Ce même store semblait empêcher tout son d'entrer ou de sortir, ce qui ne les rassurait pas du tout. Au bout de plusieurs longues heures, le store commença doucement à se lever dans un bruit tonitruant. Pourtant tous entendirent le cri d'agonie déchirant venant de l'autre côté. Cri qui disait vaguement quelque chose à chacun, une voix semblant déjà entendu. Quand le store atteint la moitié du mur ils reconnurent tous la personne derrière ce cri, ou plutôt ils l'a virent. Izuku était recouvert de sang, sûrement le sien, à tel point qu'il était presque impossible de distinguer ses blessures. Tous se tendirent, obligé d'assister à un spectacle qu'ils n'avaient pourtant pas envie de voir.

Izuku se tenait là, attaché sur une table à l'aide de sangles, le Docteur souriant à côté de lui. Il avait mal, encore. Les séances avec le Docteur allaient de mal en pis, comme si jusqu'ici il y allait doucement. Le pire étant sûrement l'immense vitre dans laquelle il pouvait voir son état se dégrader au fur et à mesure. Un nouveau flash traversa son esprit, suivit d'un violent mal de crâne et d'une larme.

« Il semblerait que tu persistes plus qu'avant. Je vais devoir en refaire encore quelques fois j'imagine. »

Joignant le geste à la parole, l'homme se plaça à côté du vert avec un petit chariot métallique. Charriot sur lequel se trouvait une batterie, des pinces, des électrodes, ainsi qu'une bassine d'eau. Il installa le tout sur le corps de son cobaye avant d'enclencher la batterie, provoquant un nouveau cri qui sonnait magnifiquement à ses oreilles.

Derrière la vitre plus de la moitié pleuraient, entendant les cris stridents du pauvre Izuku qui continuait de se faire électrocuter. Pourquoi lui ? Qu'avait-il fait pour mériter tout cela ? Alors que ces pensées sombres traversaient l'esprit de chacun, le Docteur sembla s'adresser à eux.

« Je suis vraiment heureux que vous puissiez assister à se spectacle fort amusant, dit-il tout en enlevant l'équipement du corps de vert. Gamin, qui es-tu ? demanda-t-il a Izuku. »

Se dernier sembla rassembler ses dernières forces pour répondre, mais il ne se souvenait plus. Il fronça les sourcils, se disant que ça ne devait pas être normal.

« Je ... Je ne sais plus ... »

Sa voix était éraillée, sûrement à cause des nombreux cris qu'il avait poussé. Puis une voix, toujours la même, revint le hanter. Un prénom, un prénom qui bizarrement sonnait comme le sien.

« I-Izuku. Je m'appelle Izuku, souffla-t-il avec un petit sourire. »

Tous ses camarades semblèrent soulagés, chacun avait frémi en entendant qu'il ne se souvenait plus de son nom ni même de qui il était. Pourtant le Docteur n'était pas de cet avis et pour le faire comprendre il attrapa la perceuse à côté de lui à pleine main, une expression colérique au visage.

« Je commence à en avoir plus qu'assez que tu résistes de cette manière, tu l'auras cherché. »

Une fois la perceuse en route, il l'approcha avec un sourire cruel de la jambe immobilisé du vert. Il fit ensuite tout doucement pénétrer la perceuse dans la chair jusqu'à atteindre l'os qu'il brisa au passage. Le vert hurla si fort que les murs en tremblèrent. Ou plutôt, il était en train de manifester un nouvel alter, probablement lié au son, ce qui mit de bonne humeur le Docteur.

« Tu vois quand tu veux ! Bien, le maître va être très content ! »

Le Docteur jubilait, fier de pouvoir annoncer un succès à son supérieur après une série d'échec. Sa joie était telle qu'il tapota fortement la jambe blessée du vert qui gémit fortement de douleur. Douleur telle qu'il perdit connaissance.

« Vous voyez, commença-t-il en regardant la vitre, il nous appartient. Nous l'avons créé, façonné, sublimé ! Mais vous avez tout gâché ! A cause de vous il est devenu inutilisable ! A cause de vous je me suis fais réprimander par All For One ! »

Dans la cellule les larmes n'avaient pas arrêté de couler. Entre temps ceux endormis s'étaient réveillés à cause du bruit, mais la cause de ce vacarme les plongea dans l'horrible réalité de leur situation.

« Il semblerait qu'il ai eu sa dose pour la journée, de toute manière il s'est évanoui. Sur ce je vous dis à demain~ »

Le rideau métallique ce baissa de nouveaux, replongeant ses occupants dans une pénombre silencieuse et horrifiante.

Black HerosМесто, где живут истории. Откройте их для себя