"Ton Étoile..." [Bakudeku]

"Invitation surprise"

Deku marchait devant moi, et semblait perdu dans ses pensées. Silencieux, je restai en retrait tandis que nous retournions à l'entrée de l'hôpital. Le couloir étant relativement étroit, je dus m'écarter lorsqu'un patient en fauteuil sortit de sa chambre.

- Deku ?

Le jeune homme sursauta, me dévisageant par dessus son épaule.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

J'accélérai légèrement pour me retrouver à sa hauteur.

- T'aimes venir ici tous les jours ?

Il ne répondit pas tout de suite, semblant réfléchir à sa réponse. Peut-être l'avais-je surpris, mais la question m'était venu brusquement.

- La question est un peu soudaine, je te l'avoue. Mais si je devais te répondre honnêtement, je dirai que oui. Je n'ai pas choisi cette voie par hasard.

- Pourquoi tu veux devenir médecin ?

Son visage se fendit d'un fin sourire et je me pris, sans vraiment le vouloir, à dévisager ce sourire que j'enviais presque.

- J'ai toujours aimé prendre soin des autres. Policier aurait pu être une autre voie mais j'ai vite décroché. Je ne sais pas pourquoi, mais le métier de médecin m'a plus attiré. Sauver des personnes dans le besoin, c'est ce que j'ai toujours voulu faire.

J'acquiesçai et il posa à son tour une question.

- Et toi alors ?

- De quoi ? Répondis-je.

- Qu'est-ce que tu aimerais faire ? Qu'est-ce que tu aimes faire ?

Je ne répondis pas sur le moment, prenant du temps à réfléchir à la réponse.
Qu'est-ce que j'aime faire ? Qu'est-ce que j'aimerai devenir ?

- Un pote à moi m'a forcé à l'accompagner dans une école d'arts puisque, visiblement, je suis fait pour l'art.

- Mais, est-ce que c'est ce que tu veux faire ?

- Je ne sais pas, ce n'est peut-être pas la filière qui m'intéresse le plus. En fait, je voulais devenir policier moi aussi...

Ses sourcils se lévèrent en même temps que ses yeux s'agrandirent.

- Pourquoi ne pas avoir suivit une formation dans ce cas-là ?

Je haussai les épaules. Sous la chair de ma poitrine, mon coeur se serra.
Parce qu'à cause de cette saloperie de maladie, on m'a dit que je ne pourrai jamais le devenir. Parce que mes médecins ont fait en sorte de me décourager, de me dégoûter. Parce que j'avais déjà perdu espoir. Parce que je pensai que je serai déjà mort à l'heure qu'il est.
C'est peut-être ce que j'aurai aimé lui répondre. Au lieu de cela, ma gorge se serra et je me contentai de peu en terme de réponse.

- À cause de ma maladie.

Il hocha la tête, et alors que je pensais que nous en avions terminé, il ouvrit à nouveau la bouche.

- Au fait, ça te dirait de passer chez moi ce soir ?

La surprise dut de lire sur mon visage mais je fus incapable de la contenir. Le vert, quant à lui, garda le silence, patientant.

- Hein ? Fut ma seule réponse.

Un nouveau sourire creusa ses joues et il se permit même de rire quelques instants.

- Pardon, j'ai peux-être été un peu brusque. Pour reformuler, je voulais t'inviter à venir passer la soirée chez moi. J'ai remarqué qu'on discutait souvent de trucs sérieux, mais que c'était toujours en public ou dans un moment inapproprié.