*Les roses blanches*

Les documents à signer s'entassait sur son nouveau bureau baigné de la lumière du soleil. Keith les signait soigneusement pour officialiser la passation de pouvoir à Erwin, qui les signait aussi, assis en face de lui. Dans un moment d'inattention, le désormais Major plongea son regard par la fenêtre. Il vit passer Automne des roses blanches au bras. Il esquissa un sourire similaire à la première fois qu'il l'avait vu.

C'était au début des adorables années. La terre aimait encore la population de ses trois murs. L'automne donnait aux arbres l'impression d'être en feu. Et il vit cette enfant, aux cheveux couleurs des feuilles mortes boire à même la rivière. Quand leur regard se croisèrent, il vit en elle quelque chose de brillant, un petit miracle, elle vit en lui un ange. Le jeune soldat Erwin Smith pris sous son aile cette gamine nommée Automne qui n'avait rien, que ce qu'il voyait en elle. Il s'assura de son éducation en l'envoyant dans un pensionnat à la capitale. Quand ils se voyaient, il lui apprenait à être un soldat. Elle le regardait avec tant d'admiration, elle n'existait que pour lui. Et bien qu'il fut parfois dur, c'était pour assurer sa survie, parce qu'il plaçait son espoir en elle, et son cœur s'attendrit du sourire qu'elle lui faisait.

Au fil des années, elle prit racine dans le cœur d'Erwin, il prit racine dans le sien. Elle rejoingnit son escouade, aussitôt sa formation de soldat terminée. Ensemble, ils exploraient et se battaient. Il était sa seule famille.

Une mauvaise expédition boulersa leur rapport. De leur escouade, il ne resta qu'eux deux. Automne se prit la réalité en pleine gueule, elle qui s'était attachée à eux avait pensé qu'ils étaient immortelles. Devant le désespoir d'Automne, Erwin resta droit, lui mis la main sur l'épaule et lui dit que c'était comme ça. Que ça l'avait toujours été. Il avait vu son désespoir comme un nuage dans un ciel immuable, son ciel immuable. Et son désespoir changea bien de forme, comme un nuage.

L'amour enraciné ne peut pas disparaître, mais une idée, lorsqu'elle apparaît, ne s'en va pas. Elle faisait un brouhaha dans la tête d'Automne. Il lui semblait qu'ils ne faisaient que combattre, encore et encore, sans fin, et l'absurdité de cette guerre la frappa d'autant plus que le sacrifice de ses camarades était inutile. La douleur de la perte, c'était bien plus grand qu'un idéal trop flou. À sa culpabilité s'ajouta une rancœur contre Erwin, contre ses choix. Pour la première fois, Automne regarda Erwin avec colère et cracha devant son visage impassible des mots durs, elle s'opposa à son autorité, à sa manière de commander.

Comme un compromi, et bien que Keith était le major, il donna une escouade à Automne, pour qu'elle fasse à sa manière, une escouade que lui, choisissait. Une escouade à l'écart, derrière, isolée, et ainsi les autres ne la voyait que peu combattre, alors que l'escouade le faisait avec acharnement pour protéger les autres escouades. Une escouade qui venait au secours des autres. Et ça avait marché. Les pertes des soldats étaient en baisse, Automne mise à l'écart par Erwin, était ainsi protégée, et cela protègeait les autres d'elle. Parce qu'elle savait que la perte de sa précédente escouade était sa faute. Il avait intégré dans cette escouade une certaine Affée Puyi, une nouvelle recrue dont il avait entendu qu'elle rêvait du monde et lisait tant d'histoires. Il espérait redonner à Automne une raison de sa battre. Encore une fois, ça avait marché.

La désormais escouade carotte était devenue aussi puissante qu'Erwin l'avait espérer, la connaissance de la terre et la découverte de plantes s'accompagnaient maintenant du rêve de liberté. Erwin pu de nouveau avoir confiance en Automne et compter sur elle, sans craindre qu'elle s'envole. Il pu de nouveau la voir sourire, même de loin, comme si elle mangeait du soleil à chaque repas. Et, en expédition, son escouade entière bouffait du Titan sans se fatiguer ni douter ni crever.

Feuilles D'Automne (Livaï)Where stories live. Discover now