chapitre 9

22.5K 1.3K 1.1K
                                    

Le soir, je rentre chez moi. La soirée se passe sans encombre et mes parents sont contents de me revoir.

Le lendemain, je vais passer la journée avec mon futur mari. Je mets une jolie robe ( exigée par ma mère ) et sors le rejoindre chez lui. Quand il m'ouvre la porte, il me dévore de la tête au pied. Gênée, j'entame la conversation.

- On y va ?

Il hoche la tête. Aujourd'hui, nous allons piquer-niquer en forêt. On y va à pied. Sur le chemin, on ne parle pas beaucoup.

- Cette robe te va à ravir, dit-il.

- Merci.

Une fois qu'on arrive au milieu d'une prairie éclairée par le soleil, on décide de s'arrêter. Il pose le panier à pique-nique, installe la nappe et on commence à manger dans le silence. Heureusement qu'il y a les oiseaux qui chantent pour combler les bruits.

- Tu n'es pas très bavarde. J'espère que je ne m'ennuierai pas avec toi.

Je hausse les épaules.

- Je ne suis juste pas en grande forme.

Il pose son sandwich et se rapproche de moi.

- Je peux te rendre en meilleur forme, dit-il en laissant un de ses doigts caresser ma cuisse.

Je décale rapidement ma jambe.

- Non.

- « Non » ?

- Ça ne va pas recommencer, Emilio. Je t'ai déjà dit que je ne me sens pas encore prête.

- Mais laisse-moi te faire découvrir et après tu adoreras.

Il se place au dessus de moi et commence à m'embrasser dans le cou.

- Non Emilio ! Arrêtes !

Il ne m'écoute absolument pas. J'essaye de le repousser de mes bras mais il s'en empare et les place au dessus de ma tête.

- Hé ! nous surprend une voix. Vous avez pas le droit d'être ici !

On se redresse tous les deux et j'aperçois avec étonnement le prince Itzan, assis sur un magnifique cheval frison. Quand il me reconnaît, il hausse un sourcil.

- Pourquoi à chaque fois qu'on se croise y'a un homme qu'est sur le point d'abuser de toi ?

Il le dit presque en riant, comme si ma situation l'amusait.

- Itzan ? Tu...

Un autre homme avec un cheval de couleur beige tout aussi beau que celui du prince vient nous rejoindre.

- Oh, tu es occupé, lui dit-il.

- D'où vous vous connaissez ? s'exclame soudain Emilio.

Mon dieu, pourvu qu'il ne me mette pas la honte devant eux.

- Ce n'est pas ce que tu imagines Emilio c'est le...

- En fait ma futur femme est une traînée !

Et sans m'y attendre, je me reçois une gifle.

- Oh, doucement, lance l'homme dont je ne connais pas le prénom tandis que le prince hausse les sourcils.

- De quel droit te permets-tu de lever la main sur cette femme ? demande l'homme.

- Elle sera bientôt à moi. Je fais ce qui me chante. Et vous êtes qui tous les deux ??

Je suis leur conversation sans rien dire, trop choquée par ce qu'il vient d'arriver.

- Je suis le prince Itzan Espartero et voici Lucas Vernes-Rivas. Maintenant toi, celui qui manque de respect au prince, peut-on savoir qui tu es ?

Emilio devient soudain blême.

- Je... excusez-moi je...

- Je m'en fiche. Cette fille est domestique chez moi, voilà d'où on se connaît. Viens Lucas, on y va maintenant. On a perdu trop de temps avec cet imbécile.

Et les deux hommes repartent au galop sur leurs magnifiques montures. Une fois qu'ils sont assez loin, Emilio se tourne vers moi.

- Tu n'aurais pas pu me prévenir que c'était le prince ???

- C'est ce que je m'apprêtais à faire quand tu m'as giflé.

Il me lance un regard noir avant de ranger les affaires du pic-nique et de commencer à avancer.

- Où vas-tu ?

Je le rattrape en courant.

- On rentre chez moi. J'ai plus faim.

Je ne dis rien et me contente de le suivre. Le truc, c'est qu'il marche vite et que j'ai du mal à rester à sa hauteur.

Une fois qu'on arrive chez lui, il balance le panier de pic-nique à une bonne et s'assoit dans un des canapés. Moi, je reste debout.

- Bah qu'est-ce que tu fais ? Assis-toi !

Je m'assois le plus loin de lui et fronce les sourcils.

- Pourquoi tu veux m'épouser ? je finis par lui demander.

Il me regarde avec dédain comme si ma question était la plus stupide au monde.

- Il me faut une femme et tu me feras une bonne descendance.

Rien que je ne savais pas, en fin de compte. Il se fait servir un verre d'alcool tandis que je demande un peu d'eau.

- J'ai été humilié devant le prince par ta faute, j'espère que t'en ai bien consciente.

- Si tu n'avais pas eu de réaction excessive en t'imaginant qu'il s'était passé je ne sais quoi avec lui, ça ne se serait pas produit.

- Ah donc tu es en train de dire que c'est de ma faute.

Je hoche la tête.

- Quand tu sers ma femme je t'apprendrais à avoir du respect pour ton mari. Tes parents t'ont sacrement mal élevé pour que tu me répondes d'une telle manière.

Ce n'est quand même pas de ma faute si il a du mal à retenir ses pulsions. En plus, c'est même pas comme si je lui avais fait comprendre que ça m'intéressait. Que je le hais.

1837 LIVRE ÉDITÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant