chapitre 18

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Le soir, j'observe discrètement le dîner entre Ambrosia et le prince Dario. Il y a vraiment une alchimie indéniable entre eux. Ils sont beaux et vont très bien ensemble. Comme à mon habitude je reste debout pas loin de la table au cas où quelqu'un aurait besoin de quelque chose. Depuis le début du repas, le prince ne m'a quasiment pas quitté des yeux. Même si ça me met un peu mal à l'aise, j'avoue que ça me fait aussi ressentir une étrange sensation dans le bas du ventre. Il a des très beaux yeux qui plus est. Quand il voit que je l'observe également, il fait un sourire charmeur, ce qui me fait monter le rouge aux joues. Je ne sais pas ce qu'il me prend.

- Emily ! s'exclame soudain la reine.

Je détourne instantanément le regard.

- Oui madame ?

- Ramenez-moi du sel, ça en manque.

- Bien madame.

Je m'exécute.

- Il se passe quoi entre toi et le prince ? me demande Claudio.

Je fronce les sourcils.

- Pardon ?

- Vous arrêtez pas de vous lancer des regards, je vous ai vu.

- Je ne vois pas de quoi tu parles, je mens. La reine m'attend.

Je m'empare du poivre et retourne dans la salle. Je le rends à la reine.

- Mais ! Ce n'est pas ce que je vous ai demandé ! J'ai demandé du sel !

- Oh, je suis confuse, pardonnez-moi.

Elle souffle en me redonnant le poivre. Je vois le prince se moquer de moi.

Après le dessert, le prince Dario s'en va. Tout le monde part se coucher et je commence à débarrasser la table. C'était sans compter la voix qui surgit derrière moi.

- Je te fais de l'effet.

Je sursaute et me tourne précipitamment. C'est le prince Itzan.

- Pa... pardon ?

- Ton enfoiré de futur mari ne te convient tellement pas qu'il suffit que je te regarde durant toute la soirée pour que je te fasse de l'effet.

Je fronce les sourcils.

- Ce n'est pas...

- Chut, dit-il en se rapprochant de moi.

Beaucoup trop près.

- Monsieur je dois débarrasser...

- Ça peut attendre un peu.

Il se rapproche encore plus et c'est la que je réalise qu'il est vraiment très grand. En voyant qu'en effet, je ne lui suis pas indifférente, il sourit et s'éloigne.

- C'est tout ce que j'avais besoin de confirmer. Passe une bonne nuit, Emily.

Et il s'éloigne de moi, me laissant pantelante. C'est la première fois qu'il m'appelle par mon prénom et non « la domestique ». Qu'est-ce qu'il vient de se passer...

*****

Le lendemain matin, je fais le ménage dans la chambre des deux enfants Espartero dans le plus grand des silences. Apparement ils sont en visite chez des amis à eux alors à part les domestiques et les valets, il n'y a personne dans le château. J'avoue que ça m'arrange de ne pas croiser le prince Itzan. Je suis gênée à l'idée de le revoir et de m'être montré si décontractée avec lui. Ce ne sont pas des manières pour une femme qui s'apprête à épouser un autre homme.

L'après-midi, je suis en cuisine avec Claudio. On prépare le repas du soir dans le calme. Je suis perturbée à l'idée de revoir le prince. Et moi qui voulait éviter ce moment le plus longtemps possible, mon plan tombe à l'eau quand il rentre dans les cuisines. Il ne me jette même pas un regard et se sert en alcool puis repart sans rien dire. Ah vrai dire je ne pensais pas que ça se passerait comme ça. Enfin, bon.

Une fois le repas passé, durant lequel le prince ne m'a d'ailleurs même pas accorder un regard, je commence à stresser. Après avoir débarrassé la table et nettoyé la vaisselle, je vais rentrer chez moi et demain, il faudra que je sorte avec Emilio. Je n'ai aucunement envie de le revoir. J'ai peur de lui, peur ce de qu'il a prévu de me faire subir pour se venger des paroles crues que j'ai eu envers lui. Ce soir, le prince n'est pas là pour m'aider à ramener les assiettes. Je le fais donc seule, dans le plus grand des silences. Heureusement que je retrouve Claudio et sa bonne humeur lors de faire la vaisselle. Une fois qu'on la finit, je rentre chez moi et salue mes parents qui s'apprêtaient à aller dormir. Je pars me coucher à mon tour. J'ai peur de ce qu'il va se passer demain, mais ça ne sert à rien de me tracasser l'esprit, ça n'y changera malheureusement rien...

1837 LIVRE ÉDITÉWhere stories live. Discover now